Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

jeudi 5 mai 2011






L'Afrique est le continent d'avenir pour les investissements étrangers. C'est ce qui ressort d'une étude sur l'attractivité de l'Afrique menée par le cabinet Ernst and Young auprès de plusieurs centaines de décideurs internationaux et qui vient d’être publiée. Les investisseurs étrangers voient d'importantes opportunités de croissance sur le long terme pour le continent. L'étude, titrée « It's time for Africa », estime ainsi que les investissements directs étrangers (IDE) atteindront 150 milliards de dollars en 2015 et créeront directement plus de 350 000 emplois.
 
Globalement, l'Afrique se situe juste derrière l'Asie en termes de perception positive des investisseurs étrangers. 68 % des opérateurs interrogés estiment ainsi que l'Afrique est devenue plus attractive ces trois dernières années et 75 % se disent optimistes pour les trois prochaines années. Cette appréciation repose sur des critères objectifs concernant les potentialités sur le continent. La modernisation des infrastructures et de l'environnement des affaires a assuré une forte croissance économique ces dix dernières années. Les économies africaines, moins financiarisées, se sont aussi mieux tirées de la crise mondiale de 2007‑2008. « Les niveaux de risques sont sans doute plus importants, mais la profitabilité aussi avec une concurrence sur certains secteurs comparativement plus faible qu'ailleurs », indique l'étude.
 
Certes, l'Afrique continue de n'accueillir actuellement qu'une faible part des projets d'IDE réalisés dans le monde, soit 4,5 % en 2010. Les obstacles avancés par les opérateurs interrogés sont notamment l'environnement politique instable (pour 41 % d'entre eux), la corruption (22 %), l'insécurité (22 %) et le manque d'infrastructures de transport et logistiques (17 %). Mais « cela ne reflète pas justement l'attractivité de la région, qui possède un des plus importants taux de croissance économique, les plus hauts retour sur investissements et a fait d'énormes progrès en matière de réforme politique, de stabilité macroéconomique et de développement social », juge Ersnt and Young. « L'Afrique peut rivaliser avec les BRIC (ndlr : Brésil, Russie, Inde, Chine) en matière d'investissement », affirme même le cabinet. Aujourd'hui, la Chine est leader, l'Inde deuxième et l'Afrique est juste derrière, devant la Russie et le Brésil.
 
Autre élément intéressant de cette étude : l'Afrique devient moins dépendante des investissements des pays développés. En effet, les économies émergentes sont de plus en plus présentes sur le continent. Les IDE des pays émergents ont augmenté de 13 % par an entre 2003 et 2010 contre 7 % pour les pays développés, qui ne représentent en 2010 plus que 62 % des IDE faits en Afrique contre 70 % en 2003. « Si cette tendance se poursuit, les économies développés seront dépassées par les économies émergentes en terme d'investissements dans de nouveaux projets en Afrique d'ici 2023 »,selon Ernst and Young.
 
Et ce sont également les pays émergents qui sont les plus optimistes sur leurs opportunités en Afrique. 75 % des opérateurs interrogés originaires de pays émergents se disent optimistes pour les trois prochaines années contre 53 % pour les Européens et 60 % pour les Nord‑Américains. Les économies émergentes « estiment que l'Afrique est un marché essentiel pour soutenir leur propre croissance, alors que les pays développés la voient plutôt comme un marché potentiel futur qui doit encore se développer », affirme Ernst and Young.
 
Mais l'Afrique elle-même participe de plus en plus à son propre développement et le mouvement va s'amplifier au cours des prochaines années, selon le cabinet. Les projets d'IDE des acteurs africains dans d'autres pays d'Afrique ont augmenté de 21 % entre 2003 et 2010, même s'ils restent moins pourvoyeurs de capital que ceux réalisés par les économies développées et émergentes. Ils n'ont représenté au mieux entre 2003 et 2010 que 27 % du capital total investi par les économies émergentes en Afrique.
 
Comme elle diversifie ses sources d'IDE, l'Afrique a également réussi à diversifier les secteurs d'activités vers lesquels se dirigent les IDE. Sans surprise, l'énergie et l’exploitation des ressources naturelles restent en tête. Dans les deux prochaines années, les secteurs qui offrent le plus d'opportunités selon les opérateurs interrogés sont les mines et les métaux (44 %), le pétrole et le gaz (21 %), l'exploitation des ressources naturelles (15 %) et le tourisme et l'hôtellerie (15 %). Mais dans les faits, entre 2003 et 2010, la part des IDE réalisés dans secteur du pétrole et du gaz est passée de 17 à 5 %, les métaux de 11 à 5 %, alors que pour les services financiers par exemple, elle est passée de 11à 16 %. Même chose pour les domaines d'activités. La part des activités d'extraction primaire est passée de 25 à 5 % quand celle de la vente et du marketing est passée de 8 à 21 % et celle des services aux entreprises (business services) de 13 à 22 %.
 
Bien sûr, les perceptions des opérateurs économiques restent dépendantes des situations dans chaque pays du continent. L'Afrique est vaste et certaines régions restent plus attractives que d'autres. Entre 2003 et 2010, l'Afrique du Sud a ainsi attiré 15 % des IDE réalisés du le continent, suivie de l'Égypte (12 %), du Maroc (10 %), de l'Algérie et de la Tunisie (7 %), du Nigeria (6 %) et de l'Angola (5 %). Dix pays concentrent ainsi 75 % des IDE réalisés en Afrique.
 
 

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