Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence
Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mardi 13 décembre 2011

Laminées par la crise de la zone euro


Les entreprises françaises veulent se renforcer en Algérie
Lyes Mechti

De par l’énorme besoin qu’exprime l’économie algérienne en matière d’équipements, mais aussi de services et de financement devant accompagner les différents projets de relance et d’investissement, le marché algérien semble tout désigné, aux yeux des entreprises européennes, pour être l’alternative par excellence au ralentissement dû à la crise qui commence à toucher l’économie réelle en Europe.


Interrogé lors d’une conférence de presse animée conjointement, hier à Alger, par le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Réda Hamiani et le coprésident du Conseil d’affaires algéro-français du Medef, Jean-Marie Dauger, ce dernier est revenu sur la crise de la dette dans la zone euro en affirmant que «l’économie réelle commence à ressentir les effets préjudiciables de cette crise, bien que celle-ci concerne en premier lieu l’endettement des Etats». Selon lui, les entreprises françaises, qui ont peur de voir leurs profits remis en question ou leurs investissements ralentis, vont certainement se tourner vers les régions économiques présentant des opportunités plus importantes «en raison de leur fort potentiel de croissance».  Même son de cloche du côté d’Ubifrance, l’agence française pour le développement international des entreprises.

Selon l’adjoint du directeur de la mission économique, Jean-Charles Hirondel, «le Maghreb et particulièrement l’Algérie sont aujourd’hui une priorité pour les entreprises françaises». Hier, en marge d’une rencontre entre opérateurs français et algériens, M. Hirondel a déclaré que «les entreprises de l’Hexagone sont plus enclines à prospecter le marché algérien malgré certaines conditions réglementaires, à l’image de la règle des 51/49». L’invité du FCE, M. Dauger, ne manquera pas de souligner, à ce propos, que ces entreprises sont obligées de s’adapter au contexte juridique algérien. Tout en présentant l’Algérie comme étant l’un des pays du Maghreb où il fait bon investir, malgré tout ce qui est dit sur l’environnement des affaires, il fera remarquer que «ce n’est pas aux entreprises de déterminer le cadre dans lequel elles travaillent». Et d’ajouter : «Non seulement elles ne s’en plaignent pas, mais elles l’acceptent et s’en accommodent.»

vendredi 9 décembre 2011


Dr Rachid BENAÏSSA, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, à Liberté

“L’importation ne doit pas mettre en danger la production”

Par : Rabah LARBI


Dans cet entretien, le premier responsable du secteur présente les multiples actions menées par son département pour moderniser l’agriculture algérienne et réaliser des progrès décisifs en matière de sécurité alimentaire. Pour ce faire, une pluie bienfaitrice est enfin tombée là où il faut. Beaucoup de liquide. Pas moins de 1000 milliards de DA pour mieux arroser nos terres.

Liberté : Nous sommes aujourd’hui à mi chemin de ce plan quinquennal 2010/2014, où en est-on en matière de politique agricole ?
Dr Rachid Benaïssa : Il faut savoir que nous nous sommes donné comme objectif d’installer et de faire approprier par les acteurs de la base, des principes, des méthodes et des techniques que porte la Politique de renouveau agricole et rural. À noter que cette prise de conscience, nous la devons à l’année 2008, où la crise alimentaire mondiale avait fait rappeler à beaucoup d’acteurs, la nécessité de monter des programmes pour améliorer notre sécurité alimentaire. C’est aussi valable pour nous que pour tous les autres pays. Dans ce sens, un grand travail de recentrage a été mené et une politique de renouveau agricole a été annoncée par le président de la République en février 2009 lors de la conférence nationale de Biskra. D’ailleurs, cette nouvelle politique a été fort bien accueillie par les agriculteurs, les éleveurs, les industriels et l’ensemble de la population du pays. Ils ont peut-être compris l’esprit du développement durable. Compris le message que le processus est déjà bien engagé. L’appel s’adresse donc à toutes celles et tous ceux, notamment jeunes, qui peuvent anticiper et comprendre que l’avenir est dans le rural. 

Et qu’en est-il de la question du foncier agricole qui a souvent posé problème dans un passé récent ?
Aujourd’hui, nous pouvons dire à propos du foncier agricole, qu’il y a une bien meilleure visibilité. Nous avons effectivement abordé cette épineuse question et nous avons à cet effet adopté la loi d’août 2010. Mais, avant cela, elle avait été précédée par la loi portant sur l’orientation agricole promulguée en août 2008. Actuellement, les opérations de régularisation suivent leur cours normal. Néanmoins, il fallait régler un autre problème de fond, celui lié à la relation entre les différents acteurs des secteurs de l’agriculture et de l’industrie. Dans ce sens, il a fallu créer les conseils interprofessionnels par filières, rapprocher les industriels des agriculteurs, demander aux industriels de jouer le rôle de moteur, de développement et de modernisation de l’agriculture et enfin, on a demandé également aux industriels de privilégier la production nationale. 
Sur un tout autre plan, nous avons dégagé un large dispositif de soutien financier. Il s’agit d’une série de crédits sans intérêts, auprès de la Badr, tels que le crédit Rfig, le crédit Etahadi, les crédits fédératifs d’investissement, qui ont permis de faire aboutir des systèmes de régulation. Résultat, la bonne visibilité de la politique agricole, le discours cohérent et les méthodes appropriées, ont commencé à donner leurs premiers effets. Aussi, on se devait de passer à un autre niveau. Faire évoluer le milieu rural. Ce qui nous a naturellement amené à la construction du renouveau rural en montant des petits projets appelés “projets de proximité et de développement rural intégré” avec la participation des populations. Ce sont des opérations de mise en synergie des différents secteurs au niveau de la base, autour d’un objectif commun, pour agriculteurs et non agriculteurs. 

Et quel a été le rôle des chambres d’agriculture ? 

Justement, toutes ces actions devaient être complétées par l’organisation de tous les acteurs pour une efficiente distribution des outils et la diffusion de l’information. Donc, il y eu en amont, un travail en profondeur pour rénover les chambres d’agriculture qui sont le réceptacle de l’ensemble de la politique du secteur et le lieu de diffusion par excellence des informations. À cet effet, l’année 2011 a été consacrée aux consultations à la base pour se couronner avec l’élection et l’installation officielle d’un nouveau conseil d’administration et d’un nouveau président de la Chambre nationale d’agriculture, il y a à peine quelques jours, à savoir, le 20 novembre dernier. Et je tiens à relever l’admirable esprit démocratique qui a prévalu pendant tout ce cheminement. Et la même démarche est en train d’être menée au niveau de la mutualité agricole. Tous ces édifices, confortés par leur base, constitueront un nouveau souffle pour tous les acteurs du secteur qui y trouveront leurs espaces d’expression, aussi bien, au niveau local, régional, que national. 

Quelle place occupe la formation dans cette nouvelle politique ?

Dès le moment où on a commencé à faire le recentrage, que la visibilité sectorielle était meilleure, que l’organisation a commencé à se mettre en place, s’est tout de suite posée à nous la question fondamentale, à savoir : quelles sont les capacités techniques de ces acteurs? Ainsi, pour joindre l’acte à la parole, nous avons lancé un ambitieux programme intitulé “Programme de renforcement des capacités humaines et d’assistance technique” en octobre 2010. Il s’adresse à toute personne qui souhaite s’impliquer autour de ces questions. Bien entendu, on est conscient qu’il y a un grand travail à faire, des lacunes énormes à combler et un retard immense à rattraper. Ce défi demeure incontournable, certes, mais pas insurmontable. Avec une politique idoine, le temps et la volonté, la modernisation de l’agriculture sera une réalité en Algérie. En tout cas, l’espoir est permis, lorsqu’on voit émerger des acteurs de plus en plus jeunes, mieux formés et déterminés à aller jusqu’au bout de leur rêve. Toutes ces actions, mises en complément, les unes devant les autres, nous laissent croire, qu’à mi-chemin du quinquennat, l’esprit du renouveau est en train de donner ses premiers bourgeons. 

Comment sont perçus tous ces changements au niveau des anciens du domaine ? 
Vous savez, sans fausse modestie, je dois reconnaître qu’un grand pas a été réalisé. Pendant ces 3 dernières années, on a répondu favorablement à des questions demeurées pendantes depuis l’indépendance du pays. Donc, on ne peut, en tant qu’acteur qu’être totalement mobilisé. Quand la politique est bien définie, que la transparence est là, que les outils sont discutés à la base, souvent de bas en haut, il n’y a guère de place, sinon très peu aux dérives. Il faut savoir que lorsqu’on parle de l’agriculture et du développement durable, on s’adresse à près de la moitié de la population, mais quand on parle de l’alimentation, on parle de toute la population algérienne. D’où la nécessité absolue d’améliorer nos moyens de communication et notre relation avec tous ceux qui seraient susceptibles d’apporter un plus. “Les plus méritants ont atteints l’an dernier 85 quintaux à l’hectare”
Entre tous les acteurs, nous sommes en train de créer un système d’émulation, très sain. Il s’agit entre autres, de clubs pour les plus performants. Un club 50 pour la céréaliculture, c'est-à-dire, chaque année, tous ceux qui font 50 quintaux à l’hectare et plus, sont montrés comme des leaders. Les plus méritants ont atteint l’an dernier 85 quintaux à l’hectare. Je rappelle que la moyenne nationale est de 17 et demi, environ. On a également instauré le prix de la meilleure commune. Dix communes ont été honorées l’an dernier ici même au ministère pour les efforts menés et leurs spécificités. 

Quel est aujourd’hui l’état de la relation de votre secteur avec les différents opérateurs de produits agricoles et agroalimentaires ? 
Nous avons dit aux opérateurs industriels, dans le sens le plus large, intéressez- vous et mettez toutes vos forces, vos connaissances, votre technologie, votre capacité de manager, dans l’intérêt de la production nationale. Votre raison d’être, c’est celle-là ! Même votre pérennité dépendra de l’intérêt de la production nationale. Pourquoi, parce que les prix, au niveau international, sont tellement volatiles qu’un jour ou l’autre, il sera impossible d’importer quoi que ce soit. Donc, la meilleure manière d’assure une durabilité, c’est de s’intéresser à la production nationale. Ça va certainement demander beaucoup d’efforts et de sacrifices, mais, nous sommes là pour les accompagner. Pour ce faire et afin de renforcer cette connexion, des espaces appropriés ont été créés. Quant à l’importation, elle est là, son activité est nécessaire dans certains cas, mais elle ne doit pas mettre en danger la production nationale. En fait, c’est juste une question d’équilibre qu’il va falloir respecter. 

À propos justement de génétique, qu’en est-il du programme des semences ?

Nous avons au niveau de nos différents instituts, un programme national de la protection et du développement des ressources génétiques, animales et végétales. Bien entendu, dans ce processus, l’utilisation des semences certifiées, contrôlées et reproduites occupe une place importante. C’est un mouvement déjà bien engagé et beaucoup de travaux de fond sont régulièrement effectués par nos chercheurs et techniciens de haut niveau, soutenus par des formations de perfectionnement, des échanges avec des structures internationales spécialisées, et tout cela, dans le but de maîtriser ces ressources génétiques, en améliorer les semences et les protéger contre leur disparition. L’Algérie dispose aujourd’hui de bon nombre de variétés de semences homologuées, dont une partie est parfaitement adaptée à notre climat. 
R. L.

Présidée par Jean-Marie DAUGER, Directeur Général Adjoint de GDF-SUEZ

Une délégation du Medef à Alger du 11 au 13 décembre

Par : Meziane Rabhi
Medef International organise, du dimanche 11 au mardi 13 décembre 2011, une délégation de chefs d’entreprise en Algérie, présidée par Jean-Marie Dauger, président du Conseil de chefs d’entreprise France-Algérie et directeur général adjoint de GDF Suez. “La France, qui demeure le premier partenaire économique en Algérie avec 15% de part de marché, dispose dans le pays de son troisième marché pour ses exportations hors pays de l’OCDE en termes de valeur, avec plus de 5 milliards d’euros de ventes pour l’année 2010”, indique Thierry Courtaigne, vice-président et directeur général de Medef International, relevant, toutefois, “la lente érosion de la présence française qui est principalement due au renforcement des positions chinoises ou italiennes”.
Dans un contexte régional en mutation, l’Algérie est également sur la voie des réformes politiques. M. Courtaigne rappelle qu’avec un plan de relance de l’économie estimé à 285 milliards de dollars, l’Algérie va poursuivre le développement de ses grands projets d’infrastructures, de développement des énergies renouvelables et le soutien en matière de logements publics (construction de 2 millions de logements).
Le gouvernement prévoit environ 130 milliards de dollars pour l’achèvement des projets en cours et 155 milliards de dollars pour le lancement de nouveaux projets. Tous les secteurs sont concernés par cette délégation. “Il apparaît donc particulièrement important dans ce contexte d’organiser cette délégation en Algérie afin de rencontrer les principaux décideurs publics et privés, de prendre connaissance des réformes décidées et en projet et de souligner auprès de nos partenaires algériens toute notre détermination à continuer à participer au développement économique du pays dans de bonnes conditions”, souligne le directeur général du Medef International.
Dans un projet de programme, le Medef annonce une rencontre, lundi 12 décembre, avec le Forum des chefs d’entreprise sur, entre autres, l’environnement des affaires et ses conditions d’exercice (régime des importations et des investissements, transferts des devises, taxes, redevances et royalties, système bancaire, contraintes administratives, l’accès au foncier industriel/bureaux) ; l’investissement et sous-traitance en Algérie (témoignages d’entreprises françaises et algériennes).
Les marchés publics (prise en compte des transferts de technologie, actions de formation, création d’emploi local, comment gérer la “préférence nationale”) et enfin les questions relatives au financement de l’investissement et de l’activité (crédits bancaires, fonds d’investissement, capital-risque, leasing, garanties).
La délégation du Medef International prévoit également des rencontres avec les ministres des Finances, de l’Industrie et du Commerce, ainsi qu’avec le gouverneur de la Banque d’Algérie. Après avoir chuté de 6% au premier semestre 2010, les exportations françaises à destination de l’Algérie sont reparties à la hausse sur les 6 premiers mois de l’année 2011 (+8,6%) pour s’établir à 2,82 milliards d’euros (contre 2,596 milliards l’année dernière à la même époque).
Mis à part les céréales, les légumineuses et les oléagineux ainsi que les produits laitiers et les fromages, qui ont enregistré des progressions importantes à la faveur de la hausse des cours internationaux (respectivement +149,2% à 805 millions d’euros et + 28,5% à 64 millions), les autres principaux postes d’exportation traditionnels de la France vers l’Algérie ont été marqués soit par une relative stagnation (véhicules automobiles : +3% à 338 millions), soit par une baisse prononcée (préparations pharmaceutiques : -15,9% à 232 millions d’euros ; produits de raffinage du pétrole : -39,8% à 52 millions).
L’Algérie demeure le troisième client de la France hors OCDE (derrière la Chine et la Russie). Destinataire de 37% des exportations françaises vers la zone Maghreb-égypte et de 20% vers l’Afrique. La visite de la délégation du Medef intervient dans un climat beaucoup plus apaisé qu’en 2009.
M. R.

Brevets d'invention

745 demandes déposées auprès de l'Inapi en 2011




Sept cent quarante-cinq demandes de brevets d'invention ont été déposées auprès de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi) durant les dix premiers mois de l'année 2011, a indiqué hier un responsable de l'institut.  
À fin octobre dernier, l'Inapi “a enregistré 80 dépôts de demandes classiques (valables à l'échelle nationale) de résidents, 23 demandes de non-résidents et 642 demandes internationales, soit un total de 745 demandes”, a expliqué le directeur des brevets au sein de l'institut, M. Mohamed-Amine Hadjouti, lors d'une conférence en marge du 1er Salon national de l'innovation industrielle. L'institut prévoit pour l'année 2011 une légère baisse du nombre des brevets par rapport à 2010 qui a enregistré 806 demandes.
M. Hadjouti explique cette baisse par l'augmentation des droits de dépôt à l'international PCT (Patent Cooperation Treaty), suite à la révision, en 2010, des taxes relatives aux demandes de brevets par les instances internationales concernées.
L'Inapi a enregistré 642 demandes internationales PCT administrées par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), durant les dix premiers mois de 2011, contre 692 en 2010, précise M. Hadjouti. 
“Depuis l'adhésion de l'Algérie au traité de coopération en matière de brevets, l'Inapi a enregistré 59 brevets entrant en phase internationale”, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la durée de traitement des demandes de brevets d'invention déposés en 2010 a dépassé la durée réglementaire de 12 mois, mais les demandeurs peuvent obtenir leur brevet à partir du mois de janvier 2012, selon ce même responsable.

mardi 8 novembre 2011


Mise en place d'un guichet unique pour améliorer les prestations de service
 

 
Faisant partie des dix principaux ports de commerce du pays, l'infrastructure portuaire d'Annaba qui a un champ d'influence qui s'étend sur douze wilayas du pays, vient de mettre en place un guichet unique au terminal à conteneurs pour améliorer les prestations de service en direction des opérateurs économiques d'import-export, selon la direction régionale de la douane. En effet, ce guichet unique est à même de permettre, d'assurer d'une manière générale la fluidité du trafic portuaire, notamment celui des conteneurs et de garantir une meilleure qualité de service au bénéfice de la clientèle. Cette structure est donc considérée comme un véritable instrument de facilitation des opérations portuaires. Normal quand on apprend que ce guichet unique insufflera, à coup sûr, une nouvelle dynamique à l'activité du port d'Annaba grâce à une plus grande rapidité des opérations liées au transit des marchandises. Il ne faut surtout pas oublier que faisant partie des dix principaux ports de commerce du pays, l'infrastructure portuaire d'Annaba a un champ d'influence qui s'étend sur douze wilayas du pays dotées de zones industrielles à fort potentiel de développement et de ressources naturelles telles que les mines de fer, de phosphate et des champs pétroliers. Etant bien situé au point d'intersection d'importants réseaux routiers et ferroviaires qui lui assurent une excellente fluidité, cette infrastructure portuaire est reliée aux réseaux de voies express desservant l'Est et le sud-est du pays et au réseau ferroviaire national, précisément par une ligne ferroviaire électrifiée au niveau des mines de fer d'Ouenza et au Complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Le port d'Annaba qui a bénéficié d'un programme d'investissement en équipements de manutention au titre des deux derniers plans quinquennaux, compte récupérer ses anciens clients, en leur fournissant des prestations de service de qualité et améliorer ainsi ses rendements, a fait savoir, pour sa part, le directeur général de l'entreprise portuaire. D'ailleurs, il est très important de rappeler qu'au mois d'octobre dernier, un important programme d'investissement a été mis en œuvre à l'Entreprise portuaire de Annaba (EPA) afin de mieux répondre aux attentes des clients et d'améliorer la productivité en ce qui concerne surtout le traitement des conteneurs, comme l'a bien souligné cette entreprise. La sécurité du mouvement de navigation et l'optimisation des manœuvres d'accostage des navires sont les autres objectifs de ce programme qui prévoit, dans ce cadre, le renforcement de l'enceinte portuaire en équipements spécifiques, a ajouté la même entreprise, sans préciser le montant de ces investissements. Ce guichet unique en fait bien partie, faut-il aussi le souligner. D'autre part, l'EPA devra réceptionner une grue de 100 tonnes destinée à la manutention des conteneurs, quatre tracteurs et deux chariots élévateurs, un "reach stacker" de 45 tonnes (chariot élévateur de gros tonnage capable de soulever et de déplacer des conteneurs), ainsi que quatre autres chariots élévateurs qui sont également prévus dans le programme d'investissement. C'est dire que le port de Annaba est en perpétuel développement.
Saïd B.

mardi 13 septembre 2011


Oran
 Premier Salon de la qualité et du management de l'entreprise
 

 
La première édition du Salon de la qualité et du management de l'entreprise s'est ouverte, hier, à Oran avec la participation d'une dizaine de bureaux d'études et de consulting. Cette manifestation se poursuivra jusqu'à demaine, avec pour objectif principal de sensibiliser les visiteurs sur l'importance du management, de la formation et de l'accompagnement de l'entreprise, a indiqué le directeur du Salon, M. Abdelkrim Yousfi. Parmi les participants figurent également des associations, des écoles de formation, des organismes de l'Etat, ainsi que deux certificateurs internationaux en normes dites ISO et OHSAS. Des tables-rondes thématiques seront animés en marge de cette rencontre, en rapport notamment avec le développement de l'entreprise et de la qualité. Des spécialistes interviendront dans ce cadre avec des communications intitulées "Un système de management, pourquoi ?", "La problématique de la qualité en Algérie" et "Tendances de la certification". Ce Salon sera en outre sanctionné par une série de recommandations visant à promouvoir la notion de la qualité et du management au sein de l'entreprise, a indiqué l'organisateur de la manifestation.
Houari B.

La Safex annonce le 2e Salon national de la manufacture du 19 au 25 octobre prochain
 Made In Algeria s'invite au Palais des Expositions
 

 
La Société algérienne des foires et exportations(Safex) organise,en collaboration avec l'agence Mira Cards Edition, et sous le haut patronage du président de la République, le 2e  Salon national de la manufacture (Manufac 2011) du 19 au 25 octobre prochain, au Palais des Expositions (Alger). Collaborent aussi à la réussite de la manifestation,  le ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) et d'autres organismes chargés de la promotion de l'économie nationale. Leur but commun final est de contribuer aux efforts déployés par le gouvernement pour la promotion tous azimuts de la production nationale qu'elle soit publique ou privée. Cet événement qui  est très important pour les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les produits manufacturés, en termes, notamment, de marchés et de compétitivité, constitue, en fait, une aubaine pour les opérateurs économiques et les investisseurs algériens désireux conclure des contrats de partenariat et de joint-venture avec d'autres entreprises nationales. Les contrats de vente ou de sous-traitance sont en outre envisagés par les organisateurs. Une telle rencontre professionnelle qui réunit les entreprises nationales, tant publiques que privées, est porteuse, selon les organisateurs, de grands projets structurants qui nécessitent  la maîtrise de savoir-faire et de nouvelles technologies utiles dans le cycle de production ou de transformation des matières premières. Il s'agit, selon les experts, de rendre les produits algériens compétitifs pour qu'ils  soient vendus à moindre coût comparativement aux autres produits importés. Ainsi, la recherche d'investissements communs en vue de piloter de tels projets de développement est également perçue comme un objectif pour les nombreux exposants qui auront l'occasion de découvrir de nouveaux produits. Les organisateurs se fixent ainsi,  comme mission essentielle, la promotion des produits algériens manufacturés en créant des passerelles entre producteurs dans le sens,  notamment, de contacts et d'échanges d'informations économiques afin d'accélérer le processus d'intégration nationale. Il s'agit en fait de faire en sorte que le recours aux importations excessives soit stoppé pour les produits susceptibles d'être fabriqués localement.  L'option de l'exportation est aussi envisagée dans la mesure où certains produits  agroalimentaires et de l'artisanat sont déjà  commercialisés dans certains pays euro-méditerranéens. Les organisateurs soulignent que les secteurs concernés par ce salon sont aussi variés qu'attirants, tels que le textile, l'habillement et le prêt-à-porter, les cuirs et produits en cuir le bois, l'ameublement et le mobilier. D'autres produits seront également exposés durant cette importante manifestation économique et commerciale qui ne manquera pas de drainer de nombreux visiteurs, à savoir la céramique, les vaisselles et accessoires, les produits sanitaires et les faïences, et, enfin, les papiers et les emballages. Par ailleurs, il convient de noter que divers ateliers et conférences seront animés en marge de cette exposition. Des organisations et associations de promotion et d'aide pour l'emploi des jeunes comme l'Ansej et l'Andi seront, en principe, très actives durant les sept jours du salon. Dans le but d'enregistrer une forte participation des entreprises algériennes, la Safex casse aussi les prix de location d'espaces d'exposition.  Elle offre pour la première fois une forte réduction de prés de 37% sur le prix du mètre carré.  Ainsi Made In Algeria s'invite au Palais des Expositions des Pins Maritimes.  Une virée  au Palais s'impose pour les visiteurs professionnels et le grand public.
Meziane Atmani

Energies renouvelables
 L'Algérie compte réaliser plus de 60 projets d'ici 2020
 

 
Plus de 60 projets en énergies renouvelables seront réalisés en Algérie pour les neuf prochaines années dans le cadre du programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l'efficacité énergétique 2011 - 2030, selon les prévisions avancées par le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). La puissance qui sera installée est estimée à 2 357 MW selon la Commission de régulation de l'électricité et du gaz. Ces projets de centrales seront réalisés dans une vingtaine de wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux mais aussi du Nord. Quatre filières sont visées par ce programme à savoir, le solaire photovoltaïque, le solaire thermique, l'éolien et l'hybridation entre le solaire et le gasoil ou les turbines à gaz. La filière solaire photovoltaïque totalise 27 projets avec une capacité globale de 638 MW. La plus importante de ces centrales, en matière de puissance, sera installée dans la wilaya de Djelfa avec une puissance de 48 MW. La filière d'hybridation des centrales diesel et turbines à gaz destinée aux régions du Sud, non-connectées au réseau national de distribution, totalise également 27 projets avec une capacité globale d'un peu plus de 100 MW. La plus importante de ces centrales, en matière de puissance, sera installée dans la wilaya d'Adrar avec une puissance de 20 MW. La filière solaire thermique totalise jusqu'à 6 projets avec une capacité globale d'un peu plus de  1 350 MW. La plus importante de ces centrales, en matière de puissance, produira 400 MW. La plus petite centrale de 150 MW sera construite dans la wilaya de Béchar. Enfin la filière éolienne totalise 7 projets avec une capacité globale de 260 MW dont 4 projets d'une capacité de 50 MW et 3 d'une capacité de 20 MW. Les sites devant abriter ces derniers n'ont pas encore été définis, mais devraient être localisés dans la région d'Adrar connue pour son important potentiel en la matière. La concrétisation de ces projets se fera en trois phases d'ici 2020. La première, celle de 2011à 2013, verra le lancement et la réalisation de projets pilotes pour tester les différentes technologies disponibles. La seconde phase qui s'étalera de 2014 à 2015 sera principalement marquée par le début du déploiement du programme, alors que la troisième et dernière phase sera ponctuée par le déploiement à grande échelle du programme. Parallèlement aux projets inscrits dans le programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l'efficacité énergétique, les pouvoirs publics favoriseront toute intervention d'autres opérateurs privés ou publics dans le développement des énergies renouvelables. Et c'est dans cette optique que l'Etat accordera des aides financières et techniques nécessaires dans des conditions devant être définies par la réglementation à mettre en place à cet effet. Adopté par le gouvernement en février 2011, le programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l'efficacité énergétique prévoit de produire 40% de l'électricité à l'horizon 2030 à partir de sources non-fossiles. De prime à bord, cette stratégie devrait permettre à l'Algérie de se positionner comme acteur incontournable en la matière dans la région et fournisseur majeur d'électricité verte en direction du marché européen en se fixant un objectif d'exportation de 10 000 MW en partenariat à la même échéance qui feront partie des  22 000 MW devant être produits d'ici 20 ans, souligne la même source. Au-delà de la satisfaction des besoins en énergie, ce programme permettra de développer une industrie nationale des énergies renouvelables qui s'appuiera sur les compétences algériennes existantes et en mettant en valeur l'effort de recherche et de développement dans les différents domaines liés à cette industrie, affirmait récemment le président de la République. D'autre part, les investissements consentis par les pays arabes pour le développement des différentes filières renouvelables  devraient se situer autour de 430 milliards de dollars pour les quatre prochains pays. En effet, cinq pays arabes se sont taillés la plus grosse part de ces investissements dont l'Algérie, indique l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole dans son dernier rapport.
 Meziane Atmani
Les banques opérant en Algérie en excès de liquidités

Le Gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Mohamed Laksaci, a affirmé, lundi à Alger, que les banques opérant en Algérie sont en excès de liquidités depuis avril 2001.
"Les banques ne se refinancent plus auprès de la Banque d’Algérie depuis décembre 2001. Elles sont en surliquidités depuis avril 2001 déjà. Leurs ressources proviennent de l’épargne publique", a-t-il déclaré à la presse à la fin d’une communication sur les principales évolutions monétaires et financières de l’Algérie au premier semestre 2011.
Selon le premier responsable de la Banque d’Algérie, l’excès de liquidités des banques "reste structurel" et en hausse pour les six premiers mois de 2011 (+136,2 milliards de dinars), en situation de flux positif des dépôts bancaires estimés à 363,31 milliards de DA, proche des flux de crédits évalués à 364,58 milliards de DA.
"La banque d’Algérie a continué à résorber l’excès de liquidité par des opérations de reprise à sept jours et à trois mois pour un total de 1.100 milliards de DA et les banques ont régulièrement placé les montants en sus de l’objectif de constitution des réserves obligatoires en facilité de dépôts rémunérés à 24 heures", a-t-il expliqué.
M. Laksaci a indiqué dans le même sens que le montant total des ces placements en facilité de dépôts rémunérés, à l’exception des mois de février et mai, "a excédé l’encours des reprises de liquidités (1.100 milliards de DA) au cours du premier semestre 2011".
En conséquence, "le montant des réserves libres s’est contracté au premier semestre 2011, à l’exception de février et mai 2011, reflétant le caractère effectif de la résorption de l’excès de liquidité par la Banque d’Algérie", a-t-il soutenu.
Le Gouverneur de la Banque d’Algérie a affirmé, en outre, que les banques opérant en Algérie ont consolidé leurs indicateurs de solidité financière au premier semestre 2011, précisant que "le ratio de solvabilité reste appréciable à près de 21%".

lundi 12 septembre 2011

L'Algérie disposait de 173,91 milliards dollars de réserves en devises à la fin juin 2011, annoncé lundi à Alger le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA) Mohamed Laksaci.

"L'encours des réserves de changes de l'Algérie s'élève à 173,91 milliards équivalent dollars à fin juin 2011", a déclaré M. Laksaci lors d'une conférence sur les principales évolutions monétaires et financières au premier semestre 2011.
Les réserves de change de l'Algérie étaient de 162,2 mds de dollars à la fin fin 2010, soit plus de trois années d'importations de biens et services, contre 148,9 mds USD à la fin 2009, selon la BA.
L'augmentation des réserves de changes a été dopée ces dernières années par la hausse du prix des hydrocarbures dont l'Algérie tire près de 98% de ses devises.
En 2010, les recettes des hydrocarbures (gaz et pétrole) de l'Algérie ont atteint 55,7 milliards de dollars, selon les chiffres officiels.

COMMENT RENTABILISER LES 173 MILLIARDS DE $ DE RÉSERVES DE CHANGE DE L’ALGÉRIE ? 10 EXPERTS ALGÉRIENS PROPOSENT LEURS SOLUTIONS


Cette contribution présente pour la première fois un débat productif entre experts algériens, débat qui engage la sécurité du pays sur le rendement des réserves de change de l’Algérie, ou comment transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Cela fait suite à mes contributions sur ce sujet depuis 2006/2007. Le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir , j’ai demandé l’avis de bon nombre d’amis (qui ont dans le cœur l’Algérie privilégiant uniquement ses intérêts supérieurs) dont je citerai le Professeur émérite Taieb Hafsi directeur de recherche à HEC Montréal, les professeurs de renom Zabouri Mortada conseiller de gouvernement en stratégie à Montréal, Boualem Baliouat de l’Université de Nice, Nadji Safir de l’université d ’Alger , Bachir Maazouz de l’école supérieure d’administration de Montréal et professeur associé à l’ENA de Paris , Farid Yaici de l’université de Bejaia, Ahmed Bouyacoub de l’Université d’Oran, les docteurs Camille Sari , Attou Abbou et Omar Berkouk, experts internationaux renommés en finances. Qu’ils soient infiniment remerciés. Pour faciliter le débat national, je rappellerai brièvement mes conclusions avant d’aborder les aspects traités par les experts, que j’ai synthétisés en plusieurs remarques à la fois techniques et d’ordre général.
1- Le gouverneur de la Banque d’Algérie a affirmé que le rendement des réserves de change a été de 4,60 milliards de dollars pour un taux d’intérêt de 3% (tout juste le taux d’inflation mondial actuel 2010/2011 soit un rendement presque négatif). Il s’ensuit que mathématiquement j’ai mis en relief que l’Algérie a placé non pas à court terme mais à moyen terme et certainement une grande part à long terme en 2010, un montant de 153,33 milliards de dollars, soit 94,65% de ses réserves de change en 2010.
En effet, le total de réserves de change au 31/12/2010 st de 162,2 milliards de dollars, les organismes internationaux évaluant ces réserves à plus de 173,63 milliards de dollars au 01 août 2011. Pour les taux de court terme ils ne peuvent être supérieurs au taux d’escompte des banques centrales. Les taux directeurs sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, de 1,25% en 2010 avec un relèvement de la BCE, de 1,5% depuis avril 2011. Ceux de la banque d’Angleterre ont de 0,5% ainsi que celui du Japon qui tend vers zéro.
D’une manière générale si le stock en principe- à moins d’une faillite généralisée de toute l’économie mondiale ou d’une grave crise politique en Algérie ce qui entrainerait le gel des avoirs algériens à l’étranger- est garanti par les États ne risquant rien, cela pose le problème des rendements, le taux d’intérêt étant de plus en plus élevé si les placements se font à moyen et long terme afin de couvrir le taux d’inflation mondiale. Se pose le problème de la transition au moment où 20% des réserves étaient déposés dans les banques privées avant que ce taux passe selon le gouverneur à 2%. Que s’est-il passé entre temps et y a-t-il eu perte comme cela a été le cas pour la majorité des pays du Golfe ? Des banques privées dites AAA ont été décotées et n cas de difficultés bancaires, si elles ne sont pas soutenues par leurs États, il y a perte sèche pour l’Algérie.
Pour ceux à moyen terme le retrait avant terme entraine une perte pour l’Algérie du fait de la décote sur le marché libre et de la perte des intérêts pour non respect du contrat et il est préférable d’attendre le terme actuellement avant de prendre une décision hâtive.
J’ai terminé par cette remarque, que les réserves de change ne sont pas une condition du développement surtout lorsqu’elles proviennent d’une rente éphémère mais un moyen afin de dynamiser la sphère réelle (la section hors hydrocarbures). Mettons maintenant en relief les principales remarques des experts où nous assistons à un débat contradictoire fort utile.
2- Première remarque. Outre qu’il faille déplorer l’effritement du système d’information ce qui limite les analyses objectives (A.Bouyacoub), pour les experts de la finance, en ce qui concerne les valeurs du trésor, les taux de rendement annoncés (3%) suppose que les fonds sont investis dans les bons du trésor à plus long terme (plus de 10 ans vraisemblablement). Les rendements aujourd’hui des obligations du Trésor US sont de 0,94% pour les 5 ans, 2,19% pour les 10 ans et 3,53% pour les 30 ans.
En réalité la gestion prudente de nos réserves de change ne devrait pas seulement s’atteler à les placer dans les titres « sur » mais aussi sur des échéances qui correspondent à nos besoins. Si nous pensons avoir besoin de ces fonds dans un horizon de 5 ans, nous devons avoir une échéance moyenne de cet ordre. Le raisonnement d’acheter des titres long seulement par ce qu’ils rapportent doit être nuancé.
Les échéances sont importantes. Tous les pays s’assurent que leurs investissements sont faits sur des titres dont les échéances correspondent avec leurs obligations. Dans ce cadre, il faut différencier le mode de placement de la banque d’Algérie (BA) pour l’acquisition des bons de trésors car cela a un impact direct sur le rendement des titres ( A. Attou).
La FED généralement travaille étroitement avec des banques intermédiaires dont la majorité des investisseurs utilisent ces “financial pipelines” alors ils agissent comme intermédiaires et aussi judiciaires. Si la BA a un compte avec la FED ou la BIS (banque of international settelments) alors l’opération est moins couteuse et plus flexible. Dans la majorité des établissements bancaires internationaux (qu’en est-il pour l’Algérie) existe un logiciel d’analyse de portefeuille qui donne les informations suivantes : -date d’achat, – prix d’achat, -nominal,- coupon et maturité.
Les informations importantes sont : la duration du portefeuille (durée de vie moyenne basée sur les flux futurs actualisés de chaque obligation, pour le portefeuille on a une moyenne pondérée des durations de chaque obligation). Une fois la duration calculée, nous pouvons aisément déterminer la sensibilité du portefeuille à une variation +/-des taux d’intérêt (c’est-à-dire le risque de perte potentielle en capital).
L’horizon de placement se fait en fonction des besoins prévisionnels au niveau des Banques Centrales mais surtout leur gestion est dynamique .C’est à dire qu’elle est fonction des anticipations des besoins et surtout de l’évolution de la courbe des taux .Chez les professionnels de la gestion obligataire on appelle cela la « gestion de la convexité ».( O. Berkouk) Or le gouverneur de la banque d’Algérie n’a rien précisé de ces données fondamentales qui permettraient d’avoir une appréciation et un débat objectif restant toujours dans l’opacité.
3- Deuxième remarque. L’évaluation du niveau approprié de réserves accumulées par un pays nécessite la prise en compte des motivations initiales de détention de ces réserves, pour élaborer une norme quantitative. Les directives du FMI pour la gestion des avoirs extérieurs de réserve stipulent que « les réserves de changes sont détenues pour satisfaire plusieurs objectifs », notamment :« susciter et maintenir la confiance » dans la politique monétaire et de change ;« limiter la vulnérabilité externe en maintenant des réserves liquides de change afin d’absorber les chocs en temps de crise ou lorsque l’accès au crédit est restreint et « donner aux marchés l’assurance que le pays est en mesure de remplir ses obligations extérieures ».( F.Yaici) Récemment encore, le niveau requis d’avoirs de réserve était estimé empiriquement selon la « règle des trois mois d’importations ».
Lorsque les crises financières avaient été déclenchées, dans les années quatre-vingt-dix, par un tarissement des entrées de capitaux, la capacité des économies ayant recours à l’endettement extérieur à assurer le service de leur dette est devenue un critère primordial. La règle « Greenspan-Guidotti » recommande, par conséquent, que les réserves puissent couvrir entièrement la dette extérieure à court terme afin d’être en mesure de rembourser celle-ci dans l’éventualité d’interruptions soudaines des entrées de capitaux, c’est-à-dire au cas où les prêteurs étrangers ne renouvelleraient pas leurs prêts. Les normes de référence rappelées ci-haut s’appliquent-elles pour l’économie algérienne ?
Rappelons d’abord que cette dernière est une économie dépendante de ses hydrocarbures, qu’elle est mono-exportatrice et qu’elle importe la plupart de ses besoins. Si on devait appliquer ces normes, et en l’état actuel de notre économie, l’Algérie serait en danger à cause de ses recettes en devises erratiques.
A titre d’illustration, les recettes d’exportation du pays ont été divisées par 1,5 entre 2008 et 2009 avant d’être multipliées par 1,2 entre 2009 et 2010. En 1986, elles avaient carrément chuté de moitié par rapport à 1985 pour ne remonter substantiellement qu’au début des années 2000. Cependant, en 2010, les réserves de change couvrent 38,75 mois d’importations, soit environ 13 fois la norme (si on applique le premier critère), et environ 81 fois la dette extérieure à court (l’Algérie ayant décidé, en 2006, de rembourser par anticipation l’essentiel de sa dette extérieure), soit autant de fois la norme (si on applique le second critère). Quelle est alors la solution ? Avoir autant de réserves de change et ne les placer quasiment (98 %) que dans des obligations d’Etat, avec des rendements faibles, même supposées plus sûres (la crise actuelle de la dette des Etats vient de nous démontrer que plus rien n’est sûr) équivaut à du gaspillage. Prendre quelques risques en diversifiant les placements, y compris en créant un fonds souverain, serait probablement plus rentable.
D’autres utilisations dans le pays, sous la forme d’investissements par exemple, seraient encore plus souhaitables. Mais, la faiblesse des capacités d’absorption de l’économie algérienne ne le permet pas. A titre d’illustration, sur les 286 milliards de dollars d’investissements prévus dans le programme quinquennal 2010-2014, 130 milliards de dollars sont des restes à réaliser (programmes en cours selon le jargon officiel) du programme quinquennal 2005-2009. Une autre solution consisterait enfin à n’extraire du sous-sol que ce dont le pays a besoin, en rapport avec ses capacités d’absorption, la conservation des hydrocarbures non seulement éviterait le gaspillage, mais servirait aux générations futures tout en incitant à la revalorisation du travail.
4-Troisième remarque. La question de la rentabilité des placements de fonds souverains est-elle centrale pour l’Algérie ? Procédons par comparaison. En Europe, comme pour l’ensemble des pays de l’OCDE, le placement de fonds souverains en bons du trésor ne correspond pas tout à fait à la même logique que celle des pays comme l’Algérie, la Chine ou la Russie par exemple. Le défaut de paiement étant principalement lié aux « risques pays », il y a longtemps que les pays de l’OCDE ont bien compris qu’il était plus utile, pour attirer des fonds, des capitaux et des investissements étrangers, de consolider leur gouvernance par une stabilité politique juridique et administrative.
Autrement dit, leurs investissements en bons du trésor correspond davantage à une constitution de réserves prudentielles (assurantielle en quelque sorte). Généralement, leur montant correspond à environ 9 à 18 mois de leur besoin en financement public. Le rendement de ces fonds est important, mais ce n’est pas le plus important car il s’agit, pour ces pays stables, de placements à très long terme dans des pays dont le défaut de paiement est quasi nul (donc à faible risque de dégradation significative à long terme). En ce sens, je rejoins l’analyse qui consiste à insister sur le fait qu’à très long terme ces titres ont de fortes chances de s’apprécier, et même de contribuer par leur caractère prudentiel à doper l’économie des pays apporteurs de fonds souverains.
Ceci, bien évidemment, doit être relativisé par le théorème de l’« équivalence ricardienne » qui établit, sous certaines conditions, une concordance entre l’augmentation de la dette publique à un moment « T » et l’augmentation des impôts requise dans le futur pour le remboursement de cette dette et le paiement des intérêts qui y sont associés. Dès lors, en effet, le risque est de voir, dans un pays comme les USA, les agents économiques se comporter de manière relativement rationnelle en considérant qu’une politique de relance américaine, par une distribution de revenus financée par la dette publique, ne va pas les pousser à consommer, mais plutôt à économiser du fait de l’augmentation des taux d’épargne et en prévision de hausses d’impôts futures. Autrement dit, sur des courts ou moyens termes, les dépréciations de titres sont envisageables, mais peut-être moins sur des temps très longs compte tenu des effets cumulatifs de la croissance économique.
La dégradation de la note US par l’agence de rating internationale Standard and Poor’s est cependant de ce point de vue quelque peu excessive compte tenu du très faible risque d’instabilité politique des USA et donc de leur défaut de paiement consubstantiel. D’ailleurs, outre les Credit Default Swap qui rassurent les marchés et les investisseurs, la réaction du marché, au lendemain de cette dégradation, en faveur des bons du trésor américain, au même titre que l’or, cautionne cet état de fait. Leur leadership sur les bons européens et japonais (d’ailleurs dégradés par Moody’s) ajoute à cette conviction que les placements de fonds souverains aux USA ne sont pas la moins stratégique des options. Pour résumer, les pays de l’OCDE investissent prioritairement dans leur stabilité politique et économique (leur gouvernance équilibrée, stable et transparente) comme principal garant de leur attractivité et compétitivité.
J’en veux pour preuve que ces Etats s’affairent à faire voter une “règle d’or” qui consiste à inscrire dans leur Constitution des règles prévoyant un retour progressif à l’équilibre budgétaire. L’Espagne vient de la voter, tandis que l’Allemagne et la France s’apprêtent à la faire approuver par la plus forte majorité de leurs instances législatives. Ces Etats privilégient cette stabilité avant de songer, par des investissements prudentiels de fonds souverains, à leur capacité de réaction pertinente à des situations de financements publics exceptionnelles liées à des crises dont la nature est diverse. La rentabilité de ces fonds est, de mon point de vue, dès lors secondaire et peu risquée. En revanche, pour un pays comme l’Algérie, c’est aussi le cas de la Chine ou de la Russie et bien d’autres pays, la situation est un peu différente. La gouvernance de ces États, leurs risques pays sont tels que les marchés internationaux ne leur accordent pas une confiance sans limite quant à la sécurisation des investissements et des transactions commerciales.
Alors, on peut imaginer, bien entendu, toutes sortes de cadres juridiques et financiers facilitant la confiance des investisseurs et des partenaires étrangers, et même les rassurer par l’accumulation de réserves financières qui dépassent de loin les canons internationaux, et même encore avoir des placements en bons du trésor américain qui surpassent orgueilleusement les ratios habituels. Rien cependant ne remplacera jamais le critère de la stabilité politique et des risques pays comme seul signal positif et garant efficace sur les marchés internationaux. C’est la raison pour laquelle le meilleur investissement que pourrait engager ces pays réside d’abord dans leur transparence, leur gouvernance stable, et la légitimité pérenne de leurs institutions.
Pour ces derniers pays, les excès d’investissements en bons du trésor américains sont à la fois indispensables par compensation des instabilités et des carences institutionnelles (la Chine détient 1150 milliards de dollars en bons du trésor US, dépassant très largement le ratio requis), et structurellement moins efficaces à court, moyen et long termes, d’autant qu’ils sont souvent privilégiés au détriment d’investissements en fonds souverains sur des titres d’entreprises multinationales ou transnationales appartenant à des secteurs à forte potentialité. A court et moyen termes, ces Etats sont susceptibles de subir les effets indirects de l’équivalence ricardienne (donc des dépréciations significatives). A long terme, certes ces pays encourent moins de risques de dépréciation, mais handicapent pour certains (les plus fragiles en termes de facteurs d’infrastructures productives ou d’innovation) leur capacité de développement économique.
En Algérie, la question, de mon point de vue, est moins de savoir si ces placements de fonds souverains sont rentables ou pas à court, moyen et long termes, mais plutôt de savoir si le pays est structurellement apte à absorber en investissements projets ses excès de réserve. Il est probable qu’un juste milieu consisterait pour l’Algérie à associer trois efforts convergents : (a) envoyer des signes forts de stabilité de gouvernance aux marchés internationaux, (b) réviser son ratio de placement de fonds souverains (ses réserves) dans des normes prudentielles acceptables et (c) favoriser le développement des investissements étrangers et locaux par la favorisation de l’innovation, de l’entrepreneuriat et l’émergence de projets et d’entités économiques robustes.
Ces efforts doivent être pensés de concert au sein d’une équipe ministérielle soudée associant leurs efforts, leurs politiques et des fonds uniques interministériels de développement ; et non pas de manière dissociée et peu cohérente dans l’ensemble. Par ailleurs, toutes les parties prenantes doivent être associées à cet effort collectif. L’Algérie doit prioritairement se poser la question de sa cohésion et de sa stabilité susceptible de générer la confiance par des lois organiques de stabilité convaincantes, avant de se focaliser à tout prix sur des notions de rentabilité (source de croissance). Cette dernière serait d’ailleurs faussée par l’état de la rente algérienne et le poids de l’économie informelle, et éclipserait la notion centrale de compétitivité régionale.
5- Quatrième remarque. Ce qui me paraît important c’est de prendre conscience que, dans les affaires mondiales, il ya une transition subtile et complexe. Elle débouchera inéluctablement dans l’horizon de quelques années sur l’effondrement du dollar et une crise chronique de la dette des USA. Entre temps il faut manœuvrer pour trouver sa place dans le nouveau monde qui se met en place. Dans le cas algérien la rationalité de l’affectation des ressources appelle deux observations (Z.Mortada):
a- Du point de vue du développement, il est clair que l’affectation des ressources est profondément irrationnelle. Mais le problème n’est pas uniquement une question de politique économique ni de volonté politique. Il recouvre des questions de sociologie des milieux d’affaires et des élites. Ces derniers semblent davantage attirés par le mercantilisme (au sens que lui donne Adam Smith) que par la création d’une valeur ajouté réelle et utile.
Cette posture est en partie le reflet de traditions corsaires lointaines et de la mentalité du tribut de guerre “sur les biens vacants». Elle traduit le désordre sociologique provoqué par la destruction des élites traditionnelles dans la période coloniale par la violence, (Sénatus consulte). .Elle est également le résultat de problèmes institutionnels et de confiance dans l’avenir de l’Algérie.
Les gouvernants, ne pouvant restructurer cette configuration sociale et ses relais dans les administrations publiques, préfèrent injecter les ressources dans les infrastructures ou mettre les avoirs des hydrocarbures en réserve avec l’espoir que le contexte mondial finisse par catalyser l’émergence d’une élite nouvelle.
b- Du point de vue sécuritaire, la distribution “sociale” des ressources semble trouver sa rationalité dans des objectifs de consolidation de la paix après des années de violence. C’est aussi un acte préventif contre une déstabilisation externe qui est perçue comme menaçante.
Il ne faut pas sous estimer les névroses hégémoniques de veilles puissances qui cherchent à freiner leurs déclin. L’expérience montre qu’elles n’y arriveront pas, mais elles peuvent conjoncturellement créer beaucoup de désordre. Je crois que les universitaires peuvent contribuer à l’émergence d’une élite nouvelle en faisant un travaille de longue haleine décryptant l’état de la société et de ses élites ainsi que le rapport entre cet état et l’histoire des deux ou trois derniers siècles (sachant que les élites sont toujours le produit de plusieurs siècles d’accumulation).
Il faut également s’ouvrir à une plus grande altitude pour comprendre la grande transformation du monde. En effet depuis la guerre du Viet Nam nous basculons dans un monde post transatlantique et face à ce processus les pivots transatlantiques ont multipliés les fuites en avant qui ont beaucoup aggravé leurs problèmes. A titre d’exemple la rupture de Bretton_Woods a bouleversée la comptabilité au point où nous avons toujours l’impression que le PIB US est important alors qu’il ne l’ai que virtuellement. De même le virtualisme obscurcie l’analyse des rapports de forces et de beaucoup de domaines.
La grande transformation c’est le retour des vielles civilisations au centre de l’histoire. C’est elle qui fixe les normes et standards mondiaux depuis l’art de la guerre jusqu’au prix relatifs en passant par l’agenda de la science. Avec cette résurgence reviennent également des modèles étatiques qui ont était éclipsé comme les États épistémiques de grande taille du genre Chine Inde ou Califat. Cette recristallisation se traduit par des regroupements régionaux pour dépasser l’État post colonial ASEAN, l’OCS, l’OCE en sont des exemples.
6- Cinquième remarque. L’Algérie peut surmonter ses difficultés pour peu qu’existe une nette volonté politique d’’approfondissement de la réforme globale liée à un bon management stratégique réalisant la symbiose Etat/citoyens comme l’a montré brillamment dans ses nombreux ouvrages, un grand spécialiste dans ce domaine notre ami Taieb Hafsi. L’Occident doit abandonner sa vison purement mercantile, répondre aux aspirations des sociétés du Sud et aider à un véritable co-développement, favorisé par le dialogue des cultures entre l’Orient et l’Occident.
Ainsi, il faut éviter tant la sinistrose, car tout ce qui a été accompli depuis l’indépendance politique n’est pas totalement négatif mais également toute autosatisfaction source de névrose collective. Faire un bon diagnostic, implique de tenir compte certes des facteurs économiques mais éviter l’économicisme étroit, les facteurs culturels et sociaux étant déterminants dynamique économique et sociale étant solidaires (N.Safir). L’économie est avant tout politique comme nous l’ont enseigné les grands classiques de la sociologie et de l’économie. Mais également la prise en compte de l’efficacité des institutions ce qui permet une meilleure cohérence et visibilité dans la démarche de toute politique socio-économique afin de réaliser les corrections nécessaires pour un développement harmonieux fondé sur la démocratisation de la décision économique et politique ( B. Maazouz).
Le débat sur les réserves de change n’est pas un secret défense comme veulent nous le faire entendre certains technocrates ou politiques cultivant le culte du secret qui n’ont pas fait leur mutation intellectuelle, vivant encore à l’ère du parti unique, des années 1970, feignant d’ignorer la révolution du monde des télécommunications. C
e débat engage l’avenir de toute la population algérienne et renvoie forcément au débat sur la durée des réserves des hydrocarbures puisque ce montant est fonction à plus de 98% de ce segment et d’une manière générale à la trajectoire future du développement national au sein d ‘un espace de plus en plus mondialisé (C. Sari). Le vrai débat pour le devenir de l’Algérie qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales pour une population qui passera de 36 millions d’habitants en 2011 à 50 millions dans 25 ans sans hydrocarbures-entendu pouvant découvrir des milliers de gisements physiques non rentables économiquement, les fondamentaux étant le couple prix international/coût/énergies substituables. Et ce afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales renvoyant à de profondes réformes politiques, économiques et sociales.
Cela doit se fonder par une meilleure gouvernance, un Etat de droit, et comme l’a montré l’économiste indien prix Nobel A. Sen, la démocratie tenant compte des anthropologies culturelles étant le but suprême pour un développement durable. L’ère des micro États étant résolu, cela doit se réaliser dans le cadre d’une intégration régionale (maghrébine et africaine), de bons partenariats avec les pays développés mais également de pays émergents d’Asie (Chine, Inde) et d’Amérique (Brésil). C’est le débat essentiel et stratégique auquel se sont livrés les dix experts , pour un devenir meilleur de l’Algérie qui a d’importantes potentialités afin de transformer cette richesse virtuelle que sont les réserves de change en richesses durables pour une croissance réelle et non fictive afin d’atténuer les tensions sociales et s’inscrire dans le cadre des défis de la mondialisation. La maîtrise du temps est le principal défi des gouvernants en ce XXIème siècle, monde turbulent en perpétuelle transformation.
Évitons de brandir les slogans dépassés l’ennemi de l’extérieur, l’impérialisme ce chat noir dans un tunnel sombre que nul ne voit , slogans qui ne mobilisent plus ne portent plus afin d’essayer de faire oublier els problèmes économiques et sociaux intérieurs déterminants.. Seul le dépassement des liens dialectiques entre la logique rentière et la logique de la sphère informelle spéculative par le renforcement du front économique et social intérieur peut prémunir l’Algérie contre de tels dangers supposant toujours plus de réformes associant sans exclusive, l’ensemble des forces vives de la Nation.

Synthèse du Professeur Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert International

12 septembre 2011