Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence
Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mardi 13 septembre 2011


Oran
 Premier Salon de la qualité et du management de l'entreprise
 

 
La première édition du Salon de la qualité et du management de l'entreprise s'est ouverte, hier, à Oran avec la participation d'une dizaine de bureaux d'études et de consulting. Cette manifestation se poursuivra jusqu'à demaine, avec pour objectif principal de sensibiliser les visiteurs sur l'importance du management, de la formation et de l'accompagnement de l'entreprise, a indiqué le directeur du Salon, M. Abdelkrim Yousfi. Parmi les participants figurent également des associations, des écoles de formation, des organismes de l'Etat, ainsi que deux certificateurs internationaux en normes dites ISO et OHSAS. Des tables-rondes thématiques seront animés en marge de cette rencontre, en rapport notamment avec le développement de l'entreprise et de la qualité. Des spécialistes interviendront dans ce cadre avec des communications intitulées "Un système de management, pourquoi ?", "La problématique de la qualité en Algérie" et "Tendances de la certification". Ce Salon sera en outre sanctionné par une série de recommandations visant à promouvoir la notion de la qualité et du management au sein de l'entreprise, a indiqué l'organisateur de la manifestation.
Houari B.

La Safex annonce le 2e Salon national de la manufacture du 19 au 25 octobre prochain
 Made In Algeria s'invite au Palais des Expositions
 

 
La Société algérienne des foires et exportations(Safex) organise,en collaboration avec l'agence Mira Cards Edition, et sous le haut patronage du président de la République, le 2e  Salon national de la manufacture (Manufac 2011) du 19 au 25 octobre prochain, au Palais des Expositions (Alger). Collaborent aussi à la réussite de la manifestation,  le ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) et d'autres organismes chargés de la promotion de l'économie nationale. Leur but commun final est de contribuer aux efforts déployés par le gouvernement pour la promotion tous azimuts de la production nationale qu'elle soit publique ou privée. Cet événement qui  est très important pour les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les produits manufacturés, en termes, notamment, de marchés et de compétitivité, constitue, en fait, une aubaine pour les opérateurs économiques et les investisseurs algériens désireux conclure des contrats de partenariat et de joint-venture avec d'autres entreprises nationales. Les contrats de vente ou de sous-traitance sont en outre envisagés par les organisateurs. Une telle rencontre professionnelle qui réunit les entreprises nationales, tant publiques que privées, est porteuse, selon les organisateurs, de grands projets structurants qui nécessitent  la maîtrise de savoir-faire et de nouvelles technologies utiles dans le cycle de production ou de transformation des matières premières. Il s'agit, selon les experts, de rendre les produits algériens compétitifs pour qu'ils  soient vendus à moindre coût comparativement aux autres produits importés. Ainsi, la recherche d'investissements communs en vue de piloter de tels projets de développement est également perçue comme un objectif pour les nombreux exposants qui auront l'occasion de découvrir de nouveaux produits. Les organisateurs se fixent ainsi,  comme mission essentielle, la promotion des produits algériens manufacturés en créant des passerelles entre producteurs dans le sens,  notamment, de contacts et d'échanges d'informations économiques afin d'accélérer le processus d'intégration nationale. Il s'agit en fait de faire en sorte que le recours aux importations excessives soit stoppé pour les produits susceptibles d'être fabriqués localement.  L'option de l'exportation est aussi envisagée dans la mesure où certains produits  agroalimentaires et de l'artisanat sont déjà  commercialisés dans certains pays euro-méditerranéens. Les organisateurs soulignent que les secteurs concernés par ce salon sont aussi variés qu'attirants, tels que le textile, l'habillement et le prêt-à-porter, les cuirs et produits en cuir le bois, l'ameublement et le mobilier. D'autres produits seront également exposés durant cette importante manifestation économique et commerciale qui ne manquera pas de drainer de nombreux visiteurs, à savoir la céramique, les vaisselles et accessoires, les produits sanitaires et les faïences, et, enfin, les papiers et les emballages. Par ailleurs, il convient de noter que divers ateliers et conférences seront animés en marge de cette exposition. Des organisations et associations de promotion et d'aide pour l'emploi des jeunes comme l'Ansej et l'Andi seront, en principe, très actives durant les sept jours du salon. Dans le but d'enregistrer une forte participation des entreprises algériennes, la Safex casse aussi les prix de location d'espaces d'exposition.  Elle offre pour la première fois une forte réduction de prés de 37% sur le prix du mètre carré.  Ainsi Made In Algeria s'invite au Palais des Expositions des Pins Maritimes.  Une virée  au Palais s'impose pour les visiteurs professionnels et le grand public.
Meziane Atmani

Energies renouvelables
 L'Algérie compte réaliser plus de 60 projets d'ici 2020
 

 
Plus de 60 projets en énergies renouvelables seront réalisés en Algérie pour les neuf prochaines années dans le cadre du programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l'efficacité énergétique 2011 - 2030, selon les prévisions avancées par le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). La puissance qui sera installée est estimée à 2 357 MW selon la Commission de régulation de l'électricité et du gaz. Ces projets de centrales seront réalisés dans une vingtaine de wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux mais aussi du Nord. Quatre filières sont visées par ce programme à savoir, le solaire photovoltaïque, le solaire thermique, l'éolien et l'hybridation entre le solaire et le gasoil ou les turbines à gaz. La filière solaire photovoltaïque totalise 27 projets avec une capacité globale de 638 MW. La plus importante de ces centrales, en matière de puissance, sera installée dans la wilaya de Djelfa avec une puissance de 48 MW. La filière d'hybridation des centrales diesel et turbines à gaz destinée aux régions du Sud, non-connectées au réseau national de distribution, totalise également 27 projets avec une capacité globale d'un peu plus de 100 MW. La plus importante de ces centrales, en matière de puissance, sera installée dans la wilaya d'Adrar avec une puissance de 20 MW. La filière solaire thermique totalise jusqu'à 6 projets avec une capacité globale d'un peu plus de  1 350 MW. La plus importante de ces centrales, en matière de puissance, produira 400 MW. La plus petite centrale de 150 MW sera construite dans la wilaya de Béchar. Enfin la filière éolienne totalise 7 projets avec une capacité globale de 260 MW dont 4 projets d'une capacité de 50 MW et 3 d'une capacité de 20 MW. Les sites devant abriter ces derniers n'ont pas encore été définis, mais devraient être localisés dans la région d'Adrar connue pour son important potentiel en la matière. La concrétisation de ces projets se fera en trois phases d'ici 2020. La première, celle de 2011à 2013, verra le lancement et la réalisation de projets pilotes pour tester les différentes technologies disponibles. La seconde phase qui s'étalera de 2014 à 2015 sera principalement marquée par le début du déploiement du programme, alors que la troisième et dernière phase sera ponctuée par le déploiement à grande échelle du programme. Parallèlement aux projets inscrits dans le programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l'efficacité énergétique, les pouvoirs publics favoriseront toute intervention d'autres opérateurs privés ou publics dans le développement des énergies renouvelables. Et c'est dans cette optique que l'Etat accordera des aides financières et techniques nécessaires dans des conditions devant être définies par la réglementation à mettre en place à cet effet. Adopté par le gouvernement en février 2011, le programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l'efficacité énergétique prévoit de produire 40% de l'électricité à l'horizon 2030 à partir de sources non-fossiles. De prime à bord, cette stratégie devrait permettre à l'Algérie de se positionner comme acteur incontournable en la matière dans la région et fournisseur majeur d'électricité verte en direction du marché européen en se fixant un objectif d'exportation de 10 000 MW en partenariat à la même échéance qui feront partie des  22 000 MW devant être produits d'ici 20 ans, souligne la même source. Au-delà de la satisfaction des besoins en énergie, ce programme permettra de développer une industrie nationale des énergies renouvelables qui s'appuiera sur les compétences algériennes existantes et en mettant en valeur l'effort de recherche et de développement dans les différents domaines liés à cette industrie, affirmait récemment le président de la République. D'autre part, les investissements consentis par les pays arabes pour le développement des différentes filières renouvelables  devraient se situer autour de 430 milliards de dollars pour les quatre prochains pays. En effet, cinq pays arabes se sont taillés la plus grosse part de ces investissements dont l'Algérie, indique l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole dans son dernier rapport.
 Meziane Atmani
Les banques opérant en Algérie en excès de liquidités

Le Gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Mohamed Laksaci, a affirmé, lundi à Alger, que les banques opérant en Algérie sont en excès de liquidités depuis avril 2001.
"Les banques ne se refinancent plus auprès de la Banque d’Algérie depuis décembre 2001. Elles sont en surliquidités depuis avril 2001 déjà. Leurs ressources proviennent de l’épargne publique", a-t-il déclaré à la presse à la fin d’une communication sur les principales évolutions monétaires et financières de l’Algérie au premier semestre 2011.
Selon le premier responsable de la Banque d’Algérie, l’excès de liquidités des banques "reste structurel" et en hausse pour les six premiers mois de 2011 (+136,2 milliards de dinars), en situation de flux positif des dépôts bancaires estimés à 363,31 milliards de DA, proche des flux de crédits évalués à 364,58 milliards de DA.
"La banque d’Algérie a continué à résorber l’excès de liquidité par des opérations de reprise à sept jours et à trois mois pour un total de 1.100 milliards de DA et les banques ont régulièrement placé les montants en sus de l’objectif de constitution des réserves obligatoires en facilité de dépôts rémunérés à 24 heures", a-t-il expliqué.
M. Laksaci a indiqué dans le même sens que le montant total des ces placements en facilité de dépôts rémunérés, à l’exception des mois de février et mai, "a excédé l’encours des reprises de liquidités (1.100 milliards de DA) au cours du premier semestre 2011".
En conséquence, "le montant des réserves libres s’est contracté au premier semestre 2011, à l’exception de février et mai 2011, reflétant le caractère effectif de la résorption de l’excès de liquidité par la Banque d’Algérie", a-t-il soutenu.
Le Gouverneur de la Banque d’Algérie a affirmé, en outre, que les banques opérant en Algérie ont consolidé leurs indicateurs de solidité financière au premier semestre 2011, précisant que "le ratio de solvabilité reste appréciable à près de 21%".

lundi 12 septembre 2011

L'Algérie disposait de 173,91 milliards dollars de réserves en devises à la fin juin 2011, annoncé lundi à Alger le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA) Mohamed Laksaci.

"L'encours des réserves de changes de l'Algérie s'élève à 173,91 milliards équivalent dollars à fin juin 2011", a déclaré M. Laksaci lors d'une conférence sur les principales évolutions monétaires et financières au premier semestre 2011.
Les réserves de change de l'Algérie étaient de 162,2 mds de dollars à la fin fin 2010, soit plus de trois années d'importations de biens et services, contre 148,9 mds USD à la fin 2009, selon la BA.
L'augmentation des réserves de changes a été dopée ces dernières années par la hausse du prix des hydrocarbures dont l'Algérie tire près de 98% de ses devises.
En 2010, les recettes des hydrocarbures (gaz et pétrole) de l'Algérie ont atteint 55,7 milliards de dollars, selon les chiffres officiels.

COMMENT RENTABILISER LES 173 MILLIARDS DE $ DE RÉSERVES DE CHANGE DE L’ALGÉRIE ? 10 EXPERTS ALGÉRIENS PROPOSENT LEURS SOLUTIONS


Cette contribution présente pour la première fois un débat productif entre experts algériens, débat qui engage la sécurité du pays sur le rendement des réserves de change de l’Algérie, ou comment transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Cela fait suite à mes contributions sur ce sujet depuis 2006/2007. Le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir , j’ai demandé l’avis de bon nombre d’amis (qui ont dans le cœur l’Algérie privilégiant uniquement ses intérêts supérieurs) dont je citerai le Professeur émérite Taieb Hafsi directeur de recherche à HEC Montréal, les professeurs de renom Zabouri Mortada conseiller de gouvernement en stratégie à Montréal, Boualem Baliouat de l’Université de Nice, Nadji Safir de l’université d ’Alger , Bachir Maazouz de l’école supérieure d’administration de Montréal et professeur associé à l’ENA de Paris , Farid Yaici de l’université de Bejaia, Ahmed Bouyacoub de l’Université d’Oran, les docteurs Camille Sari , Attou Abbou et Omar Berkouk, experts internationaux renommés en finances. Qu’ils soient infiniment remerciés. Pour faciliter le débat national, je rappellerai brièvement mes conclusions avant d’aborder les aspects traités par les experts, que j’ai synthétisés en plusieurs remarques à la fois techniques et d’ordre général.
1- Le gouverneur de la Banque d’Algérie a affirmé que le rendement des réserves de change a été de 4,60 milliards de dollars pour un taux d’intérêt de 3% (tout juste le taux d’inflation mondial actuel 2010/2011 soit un rendement presque négatif). Il s’ensuit que mathématiquement j’ai mis en relief que l’Algérie a placé non pas à court terme mais à moyen terme et certainement une grande part à long terme en 2010, un montant de 153,33 milliards de dollars, soit 94,65% de ses réserves de change en 2010.
En effet, le total de réserves de change au 31/12/2010 st de 162,2 milliards de dollars, les organismes internationaux évaluant ces réserves à plus de 173,63 milliards de dollars au 01 août 2011. Pour les taux de court terme ils ne peuvent être supérieurs au taux d’escompte des banques centrales. Les taux directeurs sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, de 1,25% en 2010 avec un relèvement de la BCE, de 1,5% depuis avril 2011. Ceux de la banque d’Angleterre ont de 0,5% ainsi que celui du Japon qui tend vers zéro.
D’une manière générale si le stock en principe- à moins d’une faillite généralisée de toute l’économie mondiale ou d’une grave crise politique en Algérie ce qui entrainerait le gel des avoirs algériens à l’étranger- est garanti par les États ne risquant rien, cela pose le problème des rendements, le taux d’intérêt étant de plus en plus élevé si les placements se font à moyen et long terme afin de couvrir le taux d’inflation mondiale. Se pose le problème de la transition au moment où 20% des réserves étaient déposés dans les banques privées avant que ce taux passe selon le gouverneur à 2%. Que s’est-il passé entre temps et y a-t-il eu perte comme cela a été le cas pour la majorité des pays du Golfe ? Des banques privées dites AAA ont été décotées et n cas de difficultés bancaires, si elles ne sont pas soutenues par leurs États, il y a perte sèche pour l’Algérie.
Pour ceux à moyen terme le retrait avant terme entraine une perte pour l’Algérie du fait de la décote sur le marché libre et de la perte des intérêts pour non respect du contrat et il est préférable d’attendre le terme actuellement avant de prendre une décision hâtive.
J’ai terminé par cette remarque, que les réserves de change ne sont pas une condition du développement surtout lorsqu’elles proviennent d’une rente éphémère mais un moyen afin de dynamiser la sphère réelle (la section hors hydrocarbures). Mettons maintenant en relief les principales remarques des experts où nous assistons à un débat contradictoire fort utile.
2- Première remarque. Outre qu’il faille déplorer l’effritement du système d’information ce qui limite les analyses objectives (A.Bouyacoub), pour les experts de la finance, en ce qui concerne les valeurs du trésor, les taux de rendement annoncés (3%) suppose que les fonds sont investis dans les bons du trésor à plus long terme (plus de 10 ans vraisemblablement). Les rendements aujourd’hui des obligations du Trésor US sont de 0,94% pour les 5 ans, 2,19% pour les 10 ans et 3,53% pour les 30 ans.
En réalité la gestion prudente de nos réserves de change ne devrait pas seulement s’atteler à les placer dans les titres « sur » mais aussi sur des échéances qui correspondent à nos besoins. Si nous pensons avoir besoin de ces fonds dans un horizon de 5 ans, nous devons avoir une échéance moyenne de cet ordre. Le raisonnement d’acheter des titres long seulement par ce qu’ils rapportent doit être nuancé.
Les échéances sont importantes. Tous les pays s’assurent que leurs investissements sont faits sur des titres dont les échéances correspondent avec leurs obligations. Dans ce cadre, il faut différencier le mode de placement de la banque d’Algérie (BA) pour l’acquisition des bons de trésors car cela a un impact direct sur le rendement des titres ( A. Attou).
La FED généralement travaille étroitement avec des banques intermédiaires dont la majorité des investisseurs utilisent ces “financial pipelines” alors ils agissent comme intermédiaires et aussi judiciaires. Si la BA a un compte avec la FED ou la BIS (banque of international settelments) alors l’opération est moins couteuse et plus flexible. Dans la majorité des établissements bancaires internationaux (qu’en est-il pour l’Algérie) existe un logiciel d’analyse de portefeuille qui donne les informations suivantes : -date d’achat, – prix d’achat, -nominal,- coupon et maturité.
Les informations importantes sont : la duration du portefeuille (durée de vie moyenne basée sur les flux futurs actualisés de chaque obligation, pour le portefeuille on a une moyenne pondérée des durations de chaque obligation). Une fois la duration calculée, nous pouvons aisément déterminer la sensibilité du portefeuille à une variation +/-des taux d’intérêt (c’est-à-dire le risque de perte potentielle en capital).
L’horizon de placement se fait en fonction des besoins prévisionnels au niveau des Banques Centrales mais surtout leur gestion est dynamique .C’est à dire qu’elle est fonction des anticipations des besoins et surtout de l’évolution de la courbe des taux .Chez les professionnels de la gestion obligataire on appelle cela la « gestion de la convexité ».( O. Berkouk) Or le gouverneur de la banque d’Algérie n’a rien précisé de ces données fondamentales qui permettraient d’avoir une appréciation et un débat objectif restant toujours dans l’opacité.
3- Deuxième remarque. L’évaluation du niveau approprié de réserves accumulées par un pays nécessite la prise en compte des motivations initiales de détention de ces réserves, pour élaborer une norme quantitative. Les directives du FMI pour la gestion des avoirs extérieurs de réserve stipulent que « les réserves de changes sont détenues pour satisfaire plusieurs objectifs », notamment :« susciter et maintenir la confiance » dans la politique monétaire et de change ;« limiter la vulnérabilité externe en maintenant des réserves liquides de change afin d’absorber les chocs en temps de crise ou lorsque l’accès au crédit est restreint et « donner aux marchés l’assurance que le pays est en mesure de remplir ses obligations extérieures ».( F.Yaici) Récemment encore, le niveau requis d’avoirs de réserve était estimé empiriquement selon la « règle des trois mois d’importations ».
Lorsque les crises financières avaient été déclenchées, dans les années quatre-vingt-dix, par un tarissement des entrées de capitaux, la capacité des économies ayant recours à l’endettement extérieur à assurer le service de leur dette est devenue un critère primordial. La règle « Greenspan-Guidotti » recommande, par conséquent, que les réserves puissent couvrir entièrement la dette extérieure à court terme afin d’être en mesure de rembourser celle-ci dans l’éventualité d’interruptions soudaines des entrées de capitaux, c’est-à-dire au cas où les prêteurs étrangers ne renouvelleraient pas leurs prêts. Les normes de référence rappelées ci-haut s’appliquent-elles pour l’économie algérienne ?
Rappelons d’abord que cette dernière est une économie dépendante de ses hydrocarbures, qu’elle est mono-exportatrice et qu’elle importe la plupart de ses besoins. Si on devait appliquer ces normes, et en l’état actuel de notre économie, l’Algérie serait en danger à cause de ses recettes en devises erratiques.
A titre d’illustration, les recettes d’exportation du pays ont été divisées par 1,5 entre 2008 et 2009 avant d’être multipliées par 1,2 entre 2009 et 2010. En 1986, elles avaient carrément chuté de moitié par rapport à 1985 pour ne remonter substantiellement qu’au début des années 2000. Cependant, en 2010, les réserves de change couvrent 38,75 mois d’importations, soit environ 13 fois la norme (si on applique le premier critère), et environ 81 fois la dette extérieure à court (l’Algérie ayant décidé, en 2006, de rembourser par anticipation l’essentiel de sa dette extérieure), soit autant de fois la norme (si on applique le second critère). Quelle est alors la solution ? Avoir autant de réserves de change et ne les placer quasiment (98 %) que dans des obligations d’Etat, avec des rendements faibles, même supposées plus sûres (la crise actuelle de la dette des Etats vient de nous démontrer que plus rien n’est sûr) équivaut à du gaspillage. Prendre quelques risques en diversifiant les placements, y compris en créant un fonds souverain, serait probablement plus rentable.
D’autres utilisations dans le pays, sous la forme d’investissements par exemple, seraient encore plus souhaitables. Mais, la faiblesse des capacités d’absorption de l’économie algérienne ne le permet pas. A titre d’illustration, sur les 286 milliards de dollars d’investissements prévus dans le programme quinquennal 2010-2014, 130 milliards de dollars sont des restes à réaliser (programmes en cours selon le jargon officiel) du programme quinquennal 2005-2009. Une autre solution consisterait enfin à n’extraire du sous-sol que ce dont le pays a besoin, en rapport avec ses capacités d’absorption, la conservation des hydrocarbures non seulement éviterait le gaspillage, mais servirait aux générations futures tout en incitant à la revalorisation du travail.
4-Troisième remarque. La question de la rentabilité des placements de fonds souverains est-elle centrale pour l’Algérie ? Procédons par comparaison. En Europe, comme pour l’ensemble des pays de l’OCDE, le placement de fonds souverains en bons du trésor ne correspond pas tout à fait à la même logique que celle des pays comme l’Algérie, la Chine ou la Russie par exemple. Le défaut de paiement étant principalement lié aux « risques pays », il y a longtemps que les pays de l’OCDE ont bien compris qu’il était plus utile, pour attirer des fonds, des capitaux et des investissements étrangers, de consolider leur gouvernance par une stabilité politique juridique et administrative.
Autrement dit, leurs investissements en bons du trésor correspond davantage à une constitution de réserves prudentielles (assurantielle en quelque sorte). Généralement, leur montant correspond à environ 9 à 18 mois de leur besoin en financement public. Le rendement de ces fonds est important, mais ce n’est pas le plus important car il s’agit, pour ces pays stables, de placements à très long terme dans des pays dont le défaut de paiement est quasi nul (donc à faible risque de dégradation significative à long terme). En ce sens, je rejoins l’analyse qui consiste à insister sur le fait qu’à très long terme ces titres ont de fortes chances de s’apprécier, et même de contribuer par leur caractère prudentiel à doper l’économie des pays apporteurs de fonds souverains.
Ceci, bien évidemment, doit être relativisé par le théorème de l’« équivalence ricardienne » qui établit, sous certaines conditions, une concordance entre l’augmentation de la dette publique à un moment « T » et l’augmentation des impôts requise dans le futur pour le remboursement de cette dette et le paiement des intérêts qui y sont associés. Dès lors, en effet, le risque est de voir, dans un pays comme les USA, les agents économiques se comporter de manière relativement rationnelle en considérant qu’une politique de relance américaine, par une distribution de revenus financée par la dette publique, ne va pas les pousser à consommer, mais plutôt à économiser du fait de l’augmentation des taux d’épargne et en prévision de hausses d’impôts futures. Autrement dit, sur des courts ou moyens termes, les dépréciations de titres sont envisageables, mais peut-être moins sur des temps très longs compte tenu des effets cumulatifs de la croissance économique.
La dégradation de la note US par l’agence de rating internationale Standard and Poor’s est cependant de ce point de vue quelque peu excessive compte tenu du très faible risque d’instabilité politique des USA et donc de leur défaut de paiement consubstantiel. D’ailleurs, outre les Credit Default Swap qui rassurent les marchés et les investisseurs, la réaction du marché, au lendemain de cette dégradation, en faveur des bons du trésor américain, au même titre que l’or, cautionne cet état de fait. Leur leadership sur les bons européens et japonais (d’ailleurs dégradés par Moody’s) ajoute à cette conviction que les placements de fonds souverains aux USA ne sont pas la moins stratégique des options. Pour résumer, les pays de l’OCDE investissent prioritairement dans leur stabilité politique et économique (leur gouvernance équilibrée, stable et transparente) comme principal garant de leur attractivité et compétitivité.
J’en veux pour preuve que ces Etats s’affairent à faire voter une “règle d’or” qui consiste à inscrire dans leur Constitution des règles prévoyant un retour progressif à l’équilibre budgétaire. L’Espagne vient de la voter, tandis que l’Allemagne et la France s’apprêtent à la faire approuver par la plus forte majorité de leurs instances législatives. Ces Etats privilégient cette stabilité avant de songer, par des investissements prudentiels de fonds souverains, à leur capacité de réaction pertinente à des situations de financements publics exceptionnelles liées à des crises dont la nature est diverse. La rentabilité de ces fonds est, de mon point de vue, dès lors secondaire et peu risquée. En revanche, pour un pays comme l’Algérie, c’est aussi le cas de la Chine ou de la Russie et bien d’autres pays, la situation est un peu différente. La gouvernance de ces États, leurs risques pays sont tels que les marchés internationaux ne leur accordent pas une confiance sans limite quant à la sécurisation des investissements et des transactions commerciales.
Alors, on peut imaginer, bien entendu, toutes sortes de cadres juridiques et financiers facilitant la confiance des investisseurs et des partenaires étrangers, et même les rassurer par l’accumulation de réserves financières qui dépassent de loin les canons internationaux, et même encore avoir des placements en bons du trésor américain qui surpassent orgueilleusement les ratios habituels. Rien cependant ne remplacera jamais le critère de la stabilité politique et des risques pays comme seul signal positif et garant efficace sur les marchés internationaux. C’est la raison pour laquelle le meilleur investissement que pourrait engager ces pays réside d’abord dans leur transparence, leur gouvernance stable, et la légitimité pérenne de leurs institutions.
Pour ces derniers pays, les excès d’investissements en bons du trésor américains sont à la fois indispensables par compensation des instabilités et des carences institutionnelles (la Chine détient 1150 milliards de dollars en bons du trésor US, dépassant très largement le ratio requis), et structurellement moins efficaces à court, moyen et long termes, d’autant qu’ils sont souvent privilégiés au détriment d’investissements en fonds souverains sur des titres d’entreprises multinationales ou transnationales appartenant à des secteurs à forte potentialité. A court et moyen termes, ces Etats sont susceptibles de subir les effets indirects de l’équivalence ricardienne (donc des dépréciations significatives). A long terme, certes ces pays encourent moins de risques de dépréciation, mais handicapent pour certains (les plus fragiles en termes de facteurs d’infrastructures productives ou d’innovation) leur capacité de développement économique.
En Algérie, la question, de mon point de vue, est moins de savoir si ces placements de fonds souverains sont rentables ou pas à court, moyen et long termes, mais plutôt de savoir si le pays est structurellement apte à absorber en investissements projets ses excès de réserve. Il est probable qu’un juste milieu consisterait pour l’Algérie à associer trois efforts convergents : (a) envoyer des signes forts de stabilité de gouvernance aux marchés internationaux, (b) réviser son ratio de placement de fonds souverains (ses réserves) dans des normes prudentielles acceptables et (c) favoriser le développement des investissements étrangers et locaux par la favorisation de l’innovation, de l’entrepreneuriat et l’émergence de projets et d’entités économiques robustes.
Ces efforts doivent être pensés de concert au sein d’une équipe ministérielle soudée associant leurs efforts, leurs politiques et des fonds uniques interministériels de développement ; et non pas de manière dissociée et peu cohérente dans l’ensemble. Par ailleurs, toutes les parties prenantes doivent être associées à cet effort collectif. L’Algérie doit prioritairement se poser la question de sa cohésion et de sa stabilité susceptible de générer la confiance par des lois organiques de stabilité convaincantes, avant de se focaliser à tout prix sur des notions de rentabilité (source de croissance). Cette dernière serait d’ailleurs faussée par l’état de la rente algérienne et le poids de l’économie informelle, et éclipserait la notion centrale de compétitivité régionale.
5- Quatrième remarque. Ce qui me paraît important c’est de prendre conscience que, dans les affaires mondiales, il ya une transition subtile et complexe. Elle débouchera inéluctablement dans l’horizon de quelques années sur l’effondrement du dollar et une crise chronique de la dette des USA. Entre temps il faut manœuvrer pour trouver sa place dans le nouveau monde qui se met en place. Dans le cas algérien la rationalité de l’affectation des ressources appelle deux observations (Z.Mortada):
a- Du point de vue du développement, il est clair que l’affectation des ressources est profondément irrationnelle. Mais le problème n’est pas uniquement une question de politique économique ni de volonté politique. Il recouvre des questions de sociologie des milieux d’affaires et des élites. Ces derniers semblent davantage attirés par le mercantilisme (au sens que lui donne Adam Smith) que par la création d’une valeur ajouté réelle et utile.
Cette posture est en partie le reflet de traditions corsaires lointaines et de la mentalité du tribut de guerre “sur les biens vacants». Elle traduit le désordre sociologique provoqué par la destruction des élites traditionnelles dans la période coloniale par la violence, (Sénatus consulte). .Elle est également le résultat de problèmes institutionnels et de confiance dans l’avenir de l’Algérie.
Les gouvernants, ne pouvant restructurer cette configuration sociale et ses relais dans les administrations publiques, préfèrent injecter les ressources dans les infrastructures ou mettre les avoirs des hydrocarbures en réserve avec l’espoir que le contexte mondial finisse par catalyser l’émergence d’une élite nouvelle.
b- Du point de vue sécuritaire, la distribution “sociale” des ressources semble trouver sa rationalité dans des objectifs de consolidation de la paix après des années de violence. C’est aussi un acte préventif contre une déstabilisation externe qui est perçue comme menaçante.
Il ne faut pas sous estimer les névroses hégémoniques de veilles puissances qui cherchent à freiner leurs déclin. L’expérience montre qu’elles n’y arriveront pas, mais elles peuvent conjoncturellement créer beaucoup de désordre. Je crois que les universitaires peuvent contribuer à l’émergence d’une élite nouvelle en faisant un travaille de longue haleine décryptant l’état de la société et de ses élites ainsi que le rapport entre cet état et l’histoire des deux ou trois derniers siècles (sachant que les élites sont toujours le produit de plusieurs siècles d’accumulation).
Il faut également s’ouvrir à une plus grande altitude pour comprendre la grande transformation du monde. En effet depuis la guerre du Viet Nam nous basculons dans un monde post transatlantique et face à ce processus les pivots transatlantiques ont multipliés les fuites en avant qui ont beaucoup aggravé leurs problèmes. A titre d’exemple la rupture de Bretton_Woods a bouleversée la comptabilité au point où nous avons toujours l’impression que le PIB US est important alors qu’il ne l’ai que virtuellement. De même le virtualisme obscurcie l’analyse des rapports de forces et de beaucoup de domaines.
La grande transformation c’est le retour des vielles civilisations au centre de l’histoire. C’est elle qui fixe les normes et standards mondiaux depuis l’art de la guerre jusqu’au prix relatifs en passant par l’agenda de la science. Avec cette résurgence reviennent également des modèles étatiques qui ont était éclipsé comme les États épistémiques de grande taille du genre Chine Inde ou Califat. Cette recristallisation se traduit par des regroupements régionaux pour dépasser l’État post colonial ASEAN, l’OCS, l’OCE en sont des exemples.
6- Cinquième remarque. L’Algérie peut surmonter ses difficultés pour peu qu’existe une nette volonté politique d’’approfondissement de la réforme globale liée à un bon management stratégique réalisant la symbiose Etat/citoyens comme l’a montré brillamment dans ses nombreux ouvrages, un grand spécialiste dans ce domaine notre ami Taieb Hafsi. L’Occident doit abandonner sa vison purement mercantile, répondre aux aspirations des sociétés du Sud et aider à un véritable co-développement, favorisé par le dialogue des cultures entre l’Orient et l’Occident.
Ainsi, il faut éviter tant la sinistrose, car tout ce qui a été accompli depuis l’indépendance politique n’est pas totalement négatif mais également toute autosatisfaction source de névrose collective. Faire un bon diagnostic, implique de tenir compte certes des facteurs économiques mais éviter l’économicisme étroit, les facteurs culturels et sociaux étant déterminants dynamique économique et sociale étant solidaires (N.Safir). L’économie est avant tout politique comme nous l’ont enseigné les grands classiques de la sociologie et de l’économie. Mais également la prise en compte de l’efficacité des institutions ce qui permet une meilleure cohérence et visibilité dans la démarche de toute politique socio-économique afin de réaliser les corrections nécessaires pour un développement harmonieux fondé sur la démocratisation de la décision économique et politique ( B. Maazouz).
Le débat sur les réserves de change n’est pas un secret défense comme veulent nous le faire entendre certains technocrates ou politiques cultivant le culte du secret qui n’ont pas fait leur mutation intellectuelle, vivant encore à l’ère du parti unique, des années 1970, feignant d’ignorer la révolution du monde des télécommunications. C
e débat engage l’avenir de toute la population algérienne et renvoie forcément au débat sur la durée des réserves des hydrocarbures puisque ce montant est fonction à plus de 98% de ce segment et d’une manière générale à la trajectoire future du développement national au sein d ‘un espace de plus en plus mondialisé (C. Sari). Le vrai débat pour le devenir de l’Algérie qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales pour une population qui passera de 36 millions d’habitants en 2011 à 50 millions dans 25 ans sans hydrocarbures-entendu pouvant découvrir des milliers de gisements physiques non rentables économiquement, les fondamentaux étant le couple prix international/coût/énergies substituables. Et ce afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales renvoyant à de profondes réformes politiques, économiques et sociales.
Cela doit se fonder par une meilleure gouvernance, un Etat de droit, et comme l’a montré l’économiste indien prix Nobel A. Sen, la démocratie tenant compte des anthropologies culturelles étant le but suprême pour un développement durable. L’ère des micro États étant résolu, cela doit se réaliser dans le cadre d’une intégration régionale (maghrébine et africaine), de bons partenariats avec les pays développés mais également de pays émergents d’Asie (Chine, Inde) et d’Amérique (Brésil). C’est le débat essentiel et stratégique auquel se sont livrés les dix experts , pour un devenir meilleur de l’Algérie qui a d’importantes potentialités afin de transformer cette richesse virtuelle que sont les réserves de change en richesses durables pour une croissance réelle et non fictive afin d’atténuer les tensions sociales et s’inscrire dans le cadre des défis de la mondialisation. La maîtrise du temps est le principal défi des gouvernants en ce XXIème siècle, monde turbulent en perpétuelle transformation.
Évitons de brandir les slogans dépassés l’ennemi de l’extérieur, l’impérialisme ce chat noir dans un tunnel sombre que nul ne voit , slogans qui ne mobilisent plus ne portent plus afin d’essayer de faire oublier els problèmes économiques et sociaux intérieurs déterminants.. Seul le dépassement des liens dialectiques entre la logique rentière et la logique de la sphère informelle spéculative par le renforcement du front économique et social intérieur peut prémunir l’Algérie contre de tels dangers supposant toujours plus de réformes associant sans exclusive, l’ensemble des forces vives de la Nation.

Synthèse du Professeur Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert International

12 septembre 2011

Projet de loi de finances 2012 : Ce que dit le communiqué du conseil des Ministres.

Le budget de l’Etat pour le prochain exercice prévoit des dépenses totalisant 7428 milliards DA destinées à la politique sociale du pays, à l’exécution du programme quinquennal de développement ainsi qu’au soutien public à l’investissement économique.
Ainsi, près de 3150 milliards DA sont destinés au fonctionnement du service public, dont 2850 milliards DA alloués aux salaires des agents de l’Etat.
1300 milliards DA seront consacrés aux dépenses sociales et de solidarité nationale, notamment le versement des allocations familiales de l’ensemble des travailleurs, y compris du secteur privé, le paiement des compléments de retraites, le soutien des prix du lait, des céréales, des huiles, du sucre, et de l’eau, le raccordement des foyers à l’électricité et au gaz, ainsi que la solidarité nationale à l’endroit des démunis et des handicapés.
L’aide publique à la création d’emplois par les micro entreprises ainsi qu’à l’insertion professionnelle par les dispositifs publics, se voit allouer près de 180 milliards DA.
La réalisation du programme quinquennal d’investissements publics sera dotée en 2012 de 2849 milliards DA en autorisations de programmes. Cela portera à 87% l’ensemble des autorisations libérées pour la mise en études et en chantiers des réalisations inscrites sur la période 2010 à 2014.
En parallèle, d’importants crédits de paiements sont proposés dans le budget 2012 pour le financement du programme quinquennal, parmi lesquels on relèvera :
- 746 milliards DA destinés à l’habitat et à l’urbanisme ;
- 716 milliards DA destinés aux secteurs des transports et des travaux publics ;
- 232 milliards DA alloués au secteur des ressources en eau ;
- 168 milliards DA destinés à l’enseignement, à la formation et à la santé ;
- 70 milliards DA destinés aux programmes communaux de développement.
Par ailleurs, le soutien public au développement économique se voit allouer 135 milliards DA ventilés entre l’agriculture, la mise à niveau des PME et la bonification des taux d’intérêts.
Ce concours direct de l’Etat à l’investissement économique s’ajoutera aux importants programmes arrêtés au bénéfice des entreprises publiques et privées, ainsi que des agriculteurs, sous forme de crédits alloués par le Trésor ou par les banques avec des taux d’intérêts fortement bonifiés par l’Etat.
Au titre des dispositions législatives, le projet de loi de finances pour 2012 se distingue d’abord par une proposition d’augmentation de 50% de la part de la fiscalité pétrolière allouée chaque année au Fonds de réserves des retraites mis en place en 2007. Il s’agit là de l’exécution d’une récente décision du Chef de l’Etat en vue de sauvegarder le système national des retraites et de pérenniser la solidarité entre les générations.
Aucune proposition d’augmentation de taxes n’est contenue dans ce projet qui comporte également plusieurs mesures destinées à améliorer l’environnement fiscal de l’entreprise et de l’investissement en général, conformément aux recommandations de la réunion de la Tripartite de Mai dernier.
A l’issue de l’approbation du projet de loi de finances pour 2012, le Président Abdelaziz

BOUTEFLIKA a souligné l’importance croissante de la dépense publique pour répondre aux attentes des citoyens et pour mettre en œuvre l’important programme national de développement.
Le Chef de l’Etat a invité le Gouvernement à prendre toutes les mesures requises pour que cette dépense publique soit valorisée à travers une réalisation rapide des programmes arrêtés, un accès toujours plus transparent des citoyens aux prestations publiques, ainsi qu’un appui efficace à l’investissement et à la diversification de l’économie nationale.
« Grâce à Dieu, notre pays dispose de quelques ressources financières à orienter vers la prise en charge des défis du développement national. Mais cela ne signifie nullement que nos moyens sont illimités ou que nous sommes à l’abri des soubresauts de l’économie mondiale », a relevé le Président de la République.
« Il appartient donc au Gouvernement de suivre la situation économique internationale à travers les dispositifs permanents de veille mis en place et, le cas échéant, de tenir compte de toute tension particulière sur les revenus de l’Etat », a ajouté le Chef de l’Etat.
Le Président Abdelaziz BOUTEFLIKA a conclu ses remarques sur ce dossier en invitant le Gouvernement à saisir l’occasion de la prochaine tripartite pour œuvrer, avec ses partenaires économiques et sociaux, à l’approfondissement du dialogue ainsi qu’à l’amélioration continue du climat social et de l’environnement.


Année 2011 : Un monde s’effondre


L’année en cours est loin d’être terminée mais on peut d’ores et déjà affirmer qu’elle marque un tournant dans l’évolution de la planète au cours de ce XXIe siècle. D’abord ‘le printemps arabe’ poursuit son évolution encore imprévisible avec la fin progressive du régime de Kadhafi, la répression sanglante menée par Bachir El Assad en Syrie contre des manifestants déterminés à promouvoir le changement et le long combat des Yéménites pour la démocratie.
Le monde arabe, avec les révolutions tunisienne et égyptienne notamment et les secousses enregistrées dans d’autres pays, a donc ouvert la voie mais ce sont paradoxalement les mouvements sociopolitiques non violents qui se sont déroulés ces derniers mois en Occident qui vont peser de façon décisive sur l’avenir de la planète.
En effet, l’Union européenne, après des décennies de progrès ayant conduit à la création de l’Euro, se heurte, à présent, à des obstacles quasi insurmontables dans le processus d’intégration. Les Etats-unis, de leur côté, doivent faire face à une rivalité exacerbée entre le camp ultra libéral incarné par le parti républicain et son aile extrémiste le tea-party d’un côté et le camp réformiste que représente Obama et le parti démocrate. Pendant ce temps, le Japon, une grande puissance du XXème siècle, se concentre sur les conséquences de son endettement excessif, du Tsunami et de la crise nucléaire ; tandis que la République populaire de Chine, qui assure désormais un rôle de leadership en Asie, fait entendre sa voix tout en évitant de se faire surprendre par ses problèmes intérieurs tels que l’inflation et les revendications des travailleurs et des citoyens.
Les rapports de force se modifient en profondeur dans les grands centres économiques du monde sans qu’on ne puisse prédire, pour l’instant, l’issue des confrontations actuelles. Le monde entier le constate et l’endure désormais : le développement sans entrave du capitalisme ne peut conduire qu’à des crises de plus en plus difficiles à surmonter. Les Etats-unis s’accrochent désespérément à une posture de leader du monde qui leur échappe de plus en plus. La dette américaine ne cesse de s’aggraver, dans un pays où le chômage se stabilise entre 9 -10 % et a engendré une pauvreté indigne d’une super puissance comme les Usa. Le plan de relance proposé par Obama suscite naturellement de grandes controverses.
L’Europe, paralysée par ses traditions sociales et le poids de ses logiques de solidarité dont le coût est devenu insoutenable dans un contexte de quasi stagnation, est confrontée elle aussi au poids d’une dette qui a pris dans certains pays des proportions inacceptables ; tandis que des millions d’Européens au chômage crient leur colère dans des manifestations ‘d’indignés’ dont l’ampleur ne cesse d’étonner, avec leur exigence de justice sociale et d’équité.
De toute évidence, ce n’est pas le prolétariat mais bien la jeunesse désemparée des sans logis, des sans emplois, etc., et les couches moyennes désormais marginalisées qui ont pris la tête des mouvements sociaux de cette année. Rien ne sera plus comme avant même si tout reste à inventer. Cette fois-ci, Israël est touché, lui aussi, de plein fouet malgré le problème palestinien. La crise du capitalisme ultra libéral est un fait indiscutable qui pose l’exigence de réformes profondes. Il n’en reste pas moins que les milieux financiers, qui contrôlent l’économie du monde, ne semblent pas encore avoir compris le message des populations qui se sont dressées pour exiger des changements structurels.
En mettant l’accent sur les politiques d’austérité budgétaire et de réduction de la dette plus que sur les changements de politique économique et financière, les grands pays capitalistes continuent de creuser leur propre tombe et ne peuvent qu’aggraver les crises en en reportant le traitement de quelques mois ou années. Aux Etats-unis, il n’est plus possible de favoriser l’enrichissement scandaleux de quelques milliardaires, ultra protégés par le système, au moment où la santé publique, l’éducation, l’emploi se dégradent pour la grande majorité de la population. Obama souhaite faire payer les banques. Il n’est pas sûr qu’il puisse aller au bout de sa démarche.
En Europe, on ne peut plus rêver d’une intégration continentale qui laisse à chaque pays une autonomie budgétaire économique et financière dont le résultat est de remettre en cause la construction européenne elle-même et d’appauvrir des millions de citoyens au profit de spéculateurs, de mafias et de financiers peu scrupuleux qui choisissent les pays les plus vulnérables comme la Grèce pour fragiliser l’Union.
Désormais, le Fmi et la Banque mondiale, qui étaient au chevet des pays africains et autres pays du tiers monde victimes de la crise de l’endettement au début des années 1980, se retrouvent trente années plus tard, au chevet des grandes puissances elles-mêmes, sans que leurs moyens d’intervention et surtout leur logique d’intervention n’aient réellement évolué.
Or, si l’échec des institutions de Bretton Woods dans le tiers-monde n’a eu que des conséquences globales limitées, il n’en sera pas ainsi de la crise actuelle qui se déroule dans un contexte de globalisation poussée de la planète et d’intégration sans précédent des économies, des marchés financiers et des sociétés connectées grâce à Internet les unes aux autres. Ces sociétés sont prêtes à se mettre en mouvement pour ne pas être laissées en rade.
En Amérique latine, notamment au Chili, les jeunes élèves et étudiants ont déclenché des manifestations contre le gouvernement pour l’amélioration de leurs conditions d’études. En Inde aussi des milliers de jeunes sont descendus dans les rues et la question de la corruption est devenue une préoccupation majeure dans la première démocratie du monde. En Chine communiste même, des revendications sociales de plus en plus pressentes se font entendre et les travailleurs exigent de recevoir une part équitable des fruits de la croissance économique du pays. Une protestation planétaire est en gestation dans l’esprit du mouvement altermondialiste pour exiger non plus seulement la démocratie mais aussi l’équité, la justice et le bien-être collectif.
A mon avis, rien ne pourra désormais sauver le système international en place et le pouvoir des banques et des financiers de la planète qui seront obligés de réguler de façon plus drastique les mécanismes actuels pour en finir avec les privilèges exorbitants qu’ils se sont accordés au mépris de la misère aggravée de milliards d’hommes et de femmes des pays du Sud d’abord mais de plus en plus aussi des pays du Nord. Plafonner les fortunes individuelles, mieux investir les bénéfices exorbitants des firmes au bénéfice des collectivités telles sont parmi les nouvelles exigences pour un développement durable.
L’utilisation des nationalismes étroits dans certains pays européens, du racisme et de la xénophobie dans d’autres, ne peut cacher longtemps encore l’exigence de réformes radicales que les financiers n’acceptent pas de gaieté de cœur et que les forces politiques et sociales acquises à ces changements devraient leur imposer au niveau national comme au niveau international à travers le système des Nations unies qui a l’obligation de promouvoir les réformes qui lui permettront de jouer davantage son rôle de sauvegarde de la paix et de droits des peuples.
L’Afrique subsaharienne, qui a été la région la plus vulnérable du monde depuis les indépendances des années 1960, continue de retenir l’attention de la communauté internationale par la stagnation économique, la dégradation de son agriculture et les dérives de la gouvernance politique, économique et financière. Tandis que la famine touche de nouveau la corne de l’Afrique et en particulier la Somalie, les grands pays comme le Nigéria, le Congo Kinshasa, le Kenya connaissent des troubles sociaux ininterrompus et d’autres comme l’Afrique du Sud, l’Angola et, bien entendu, le Zimbabwe sont traversés par des contradictions ethniques et raciales qui exigent des solutions appropriées avant qu’il ne soit trop tard.
En dépit de tout cela, force est de reconnaître que de nombreux pays d’Afrique noire connaissent une croissance et un renouveau économiques significatifs depuis une dizaine d’années, grâce à l’exploitation de leurs ressources minières surtout. L’Afrique noire est devenue, de nouveau, l’objet d’une compétition déclarée entre les grandes puissances économiques du monde, dont la Chine, engagées dans une nouvelle course aux matières premières dans le monde de pénurie dans lequel nous vivons.
Devenue indépendante, l’Afrique noire a la possibilité de tirer son épingle du jeu, dans l’environnement international actuel. Mais force est de constater que l’absence d’intégration régionale ou continentale limite terriblement sa marge de manœuvre en ce début du XXIe siècle, par ailleurs, si prometteur pour le monde noir qui aurait pu tirer le meilleur profit de la crise qui frappe les pays riches pour se constituer en pôle alternatif pour une croissance économique durable et solidaire de type nouveau.
En ce jour du Xe anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, force est de constater que le spectre du terrorisme, qui continue de hanter le sommeil des Occidentaux, représente désormais un risque beaucoup moins grave que celui posé par ‘la dictature du marché’ et ses conséquences tels que l’instabilité et les mouvements hiératiques des bourses occidentales qui ne sont que le prélude à une crise économique mondiale sans précédent que les atermoiements des gouvernements ne peuvent plus gérer et que seules des réformes profondes et urgentes pourraient juguler. D’une certaine façon, la révolution mondiale est en marche. Elle sera relativement pacifique et démocratique mais elle entrainera des bouleversements sans précédent dans la vie des sociétés humaines et l’état de l’environnement.



Les États devront-ils voler au secours des banques ?

Les investisseurs ne cessent d'attaquer depuis plusieurs jours les valeurs bancaires exposées par la crise de la dette.

Chaque jour qui passe, surtout quand il est marqué comme vendredi par un coup de bambou en Bourse, met un peu plus de pression sur les banques. Les États européens devront-ils, comme en 2008, les aider? Aucune réponse certaine n'existe. Car ceux qui, à la tête de l'État, des banques et des banques centrales, ont une idée précise de la gravité de la situation ne parlent pas ou tiennent des discours lénifiants pour ne pas ajouter de la crise à la crise. Ceux qui ne sont pas aux affaires évoquent plus librement des scénarios de crise. Comme Ségolène Royal qui, samedi, a déclaré sans vergogne que «les banques vont sans doute redemander l'aide de l'État (…) sans doute dans la semaine».
• Pourquoi les banques auraient-elles besoin d'argent public?
Deux écueils les guettent potentiellement. Le premier serait l'assèchement complet de leurs ressources: les banques ont besoin d'emprunter sur les marchés pour financer leurs activités. Mais la crise des dettes d'État en Europe dissuade de plus en plus de prêteurs. L'éviction du marché dont ont été successivement victimes les établissements grecs, irlandais et portugais, puis espagnols et italiens, semble désormais gagner l'ensemble de la zone euro. Certes, les banques s'adaptent, en empruntant à plus court terme, en «coupant» leurs positions pour économiser leur cash et, enfin, en se procurant de l'argent frais à la Banque centrale européenne. Mais ces solutions ne sont pas pérennes et certaines banques européennes se retrouvent aujourd'hui en situation de grande fragilité sur le front de la «liquidité».
Le deuxième danger qui menace les banques, ce sont les pertes qu'elles pourraient avoir à encaisser du fait du ralentissement économique et de la crise des dettes d'État, la menace la plus immédiate étant celle de la dette grecque. Selon la presse allemande, Berlin prépare d'ailleurs un plan de soutien public au secteur financier, activé en cas de faillite de la Grèce.
• Toutes les banques auront-elles besoin d'aide?
Il est probable que certaines banques auront besoin d'aide. Le défi sera alors de circonscrire l'incendie. Dans le climat actuel de stress, l'annonce d'un sauvetage peut créer une crise systémique, les investisseurs achevant de ne plus prêter à aucun établissement, les épargnants préférant retirer leurs avoirs. En 2008, les États avaient mis en œuvre des plans d'aide extensifs, noyant dans la masse les cas des banques les plus fragilisées. Cette fois, essaimer large pourrait être contre-productif car cela accréditerait la thèse que l'on prépare l'ensemble du secteur bancaire à un choc majeur sur la dette souveraine. «Comme si les politiques envoyaient le signal qu'ils ne croient pas à leurs propres mesures» de sauvetage de la zone euro, relevait la semaine dernière le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann.
• Quelle forme l'aide pourrait-elle prendre?
Pour les banques qui en ont besoin, l'idéal serait de se recapitaliser sur fonds privés. Fin juillet, deux banques grecques ont aussi annoncé une fusion rendue possible par une injection de fonds… du Qatar. Mais, sauf exception, les États européens seront bien en première ligne. Ce qui pose deux problèmes. Le premier est financier: certains pays déjà fragilisés risquent d'avoir du mal à porter des bilans bancaires parfois équivalents à leur PIB. La solution pourrait venir du Fonds européen de stabilité financière (FESF). L'accord européen du 21 juillet dernier - qui n'est pas encore validé par les parlements nationaux - prévoit qu'il puisse assumer cette mission.
Le deuxième sujet est politique: les opinions publiques accepteront-elles de «sauver» encore une fois les banques? «Seulement si elles paient beaucoup plus cher qu'en 2008 le capital qui leur est fourni et l'argent qui leur est prêté», répond un politique pour qui: «Un sauvetage justifierait aussi de nouvelles exigences en matière de rémunérations, de renouvellement des dirigeants et de séparation des activités.»
• Les banques françaises sont-elles en première ligne?
Les banques françaises, qui avaient plutôt bien traversé la crise de 2008-2009, sont plus chahutées par celle de 2011. Leur expansion en Europe, notamment en Grèce et en Italie, est devenue une faiblesse. Elles sont aussi assez consommatrices de liquidités sur les marchés pour deux raisons: leur modèle «universel» en fait des acteurs significatifs dans la banque d'investissement, et la structure du marché de l'épargne a déporté celle-ci vers l'assurance-vie et les OPCVM plutôt que dans les bilans bancaires. À ce panorama s'ajoutent les faiblesses réelles ou supposées de chacune: une grosse dépendance aux financements de marché chez Dexia, une réputation entamée et de fortes positions de marché à la Société générale, une filiale grecque au Crédit agricole…