Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence
Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mardi 31 mai 2011

Algérie-France

Le temps du réalisme économique



L’organisation du Forum de partenariat Algérie-France, qui rassemble depuis hier près de 500 PME à Alger, devrait marquer le début d’une nouvelle étape de la coopération économique entre les deux pays.

Les discours des responsables présents à la séance d’ouverture et l’optimisme affiché semblent plaider en faveur d’un développement de cette coopération. En plus des trois ateliers-débats,
près de 4500 rendez-vous
bilatéraux étaient programmés. «Si 10% de ces rendez-vous réussissent, ce seront
450 projets», pour reprendre un calcul sommaire fait par l’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin.

Du côté français, le point de vue sur le plan stratégique est que l’Europe et l’Afrique ne peuvent plus s’ignorer, car c’est une question de survie et pour reprendre les mots de Jean-Pierre Raffarin, «l’Europe a besoin de l’Afrique et l’Afrique a besoin de l’Europe, c’est une vision partagée par les autorités des deux pays».
De ce point de vue, la relation ou l’alliance entre l’Algérie et la France représente une donnée stratégique pour l’avenir, selon Jean-Pierre Raffarin qui intervenait à l’ouverture du Forum.

Selon les déclarations faites, on souhaite construire à long terme au lieu de développer des affaires à court terme. La même analyse a été développée par Pierre Lellouche, le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, qui a relevé que la France avait perdu des parts de marché en indiquant : «La part de marché de la France tourne autour de 15%, alors qu’elle était il y a 20 ans environ de 25%. On a subi une érosion. Le mythe de la chasse gardée est terminé. La Chine nous talonne et j’ai vu plus de Chinois que de Français.»
Il a été aussi question de géopolitique dans le discours lorsque le secrétaire d’Etat français a indiqué : «Dans un monde arabe en recomposition, l’Algérie est au cœur de l’échiquier du fait de son poids démographique, de son statut de 3e pays producteur de pétrole en Afrique et de 6e producteur mondial de gaz.» Et d’ajouter : «L’Algérie a un destin et une responsabilité de puissance régionale» et que la France avait «tout à gagner d’une Algérie forte et pleinement intégrée dans la communauté euroméditerranéenne». Reconnaissant l’instabilité qui a caractérisé les relations entre les deux pays et prônant un regard tourné sur l’avenir, Pierre Lellouche a préconisé qu’il s’exprimait comme «un ami de l’Algérie» et que «ceux qui regardent dans le rétroviseur se trompent» en évoquant la jeunesse de la population algérienne qui cherche à regarder l’avenir.

Selon le membre du gouvernement français, «pour la France, l’Algérie est un partenaire respecté, que nous sommes prêts à accompagner sur le chemin du développement dans un rapport équilibré et mutuellement bénéfique».
S’adressant aux dirigeants de PME présentes, M. Raffarin a estimé qu’ils doivent savoir que «le choix est stratégique» et il y a «une logique d’intégration économique». «Il y a un nouveau climat, on a vu des lignes bouger», a-t-il ajouté. De son côté, le ministre de l’Industrie, Mohamed Benmeradi, s’est dit persuadé que «la réussite de ce forum sera de nature à impulser une nouvelle dynamique à la promotion du partenariat économique algéro-français et dans ce cadre, les opportunités d’affaires qui seront identifiées ainsi que les actions à mettre en œuvre pour leur concrétisation feront l’objet d’un suivi particulier par les deux parties». Reconnaissant que «l’environnement nécessite encore des améliorations», le ministre a précisé que «les décisions arrêtées en faveur des entreprises du secteur privé lors de la réunion de la tripartite témoignent de la volonté des pouvoirs publics à approfondir le processus de relance économique du pays fondé sur l’entreprise comme entité créatrice de richesses».
Liès Sahar

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire