Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mardi 12 avril 2011

Crise économique et lutte contre le chômage : Le financement islamique, une alternative ?


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De plus en plus de pays se tournent vers le financement islamique comme alternative contre le chômage et la crise économique mondiale, ont estimé hier des experts au forum El Moudjahid.
La France, par exemple, qui, hier, n’employait jamais le mot «islam» dans ses discours, se fait un devoir aujourd’hui d’appeler les entreprises à se diriger vers un système financier basé sur la charia islamique afin de corriger le système conventionnel, le capitalisme notamment, qui a conduit, en 2008, à une crise financière mondiale. «Les experts internationaux, comme Rodrey Wilson, estiment que ce qui a conduit à la crise financière, c’est l’absence d’étique et de valeurs morales dans le système classique.
Ce qui n’est pas le cas du financement islamique qui est basé justement sur ces valeurs avec un partage, en plus, de tous les risques avec les clients. Si le client est perdant, la banque l’est aussi et vice versa. Par contre, dans le système classique, la banque est toujours gagnante même si le client est perdant. C’est pour cette raison que les pays développés se tournent de plus en plus vers le financement islamique», explique Nacer Haider, représentant de la banque Baraka. D’autant plus que, poursuit-il, ce système élimine tout risque de spéculation puisqu’il appelle à une connexion obligatoire entre l’économie réelle et les transactions financières.
Au fait, précise l’expert international, Malek Serrai, «les Occidentaux ont adopté le financement islamique, en particulier depuis 2008, car ils se sont rendu compte que les banque islamiques n’ont pas été vraiment touchées par la crise financière mondiale.»
L’Algérie, souligne toujours M. Serrai, en matière de financement islamique, est en retard par rapport aux autres pays, orientaux ou occidentaux. «La présence du financement islamique n’est pas officielle dans notre pays. Les textes monétaires et de crédit ne sont pas clairs à ce propos. Dans la loi, le financement islamique n’est ni protégé ni reconnu. Je crois que le terrain n’est pas prêt pour accueillir ce genre de financement qui suscite des appréhensions. Tant que les banques algériennes ne sont pas compétitives, notre pays ne peut se permettre des banques islamiques. Car avec l’émergence de ces dernières, les banques publiques risquent de disparaître n’étant pas encore de taille à faire face à la concurrence», fait-il savoir. Le financement économique, en effet, révèle M. Haider, ne représente que 1% de l’économie nationale.Maintenant, estime M. Serrai, ce qu’il faut faire d’ores et déjà, c’est de traiter la problématique du financement islamique en Algérie d’une façon purement économique et non politique. «Pour cela, l’implication du ministère des Finances et de la Banque centrale est nécessaire. Car il s’agit tout simplement de mettre en place un système pour résoudre les problèmes des citoyens», souligne-t-il. D’où l’initiative, assure Mustapha Bouaâza, député, d’une journée parlementaire, programmée pour demain à l’APN, consacrée au financement islamique. «Il sera question, lors de cette journée parlementaire, de traiter la question d’une façon économique.  Ce qu’il faut savoir déjà, c’est que ce système, même s’il est inspiré des lois de la charia, ne porte aucune idéologie mais traduit des règles de droit. De ce fait, le financement islamique n’est pas un système communautaire mais universel.
Il s’agit maintenant de voir dans quel climat nous pouvons intégrer ce système dans l’économie nationale», affirme-t-il. Cela dit, et en attendant que ce système soit ancré dans notre économie, Baraka ainsi que Société Générale d’Algérie, également présente lors de ce forum et qui s’est initiée elle aussi au financement islamique, comptent s’ouvrir davantage à ce système pour participer à la lutte contre le chômage en investissant dans la création de PME-PMI ainsi que dans l’immobilier.
A propos de l’immobilier, le représentant de Société Générale, Fouz Sid, a annoncé hier un grand projet immobilier dans l’Ouest du pays en partenariat avec la banque Baraka, entre autres. «Dans le projet, il y a une tranche de financement islamique», dit-il.

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