Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

vendredi 3 juin 2011


L’Algérie allège les procédures commerciales




Pendant des années, les chefs d’entreprises algériens ont demandé au gouvernement de supprimer les procédures administratives qui les empêchent de gérer leurs activités de manière souple. Les autorités ont répondu à leurs demandes le week-end dernier en présentant un nouveau plan.
Le 28 mai, le gouvernement a organisé des entretiens tripartites avec l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et des membres des organisations du patronat.
Les participants ont accepté de supprimer le système du crédit documentaire (Crédoc), qui impose à tous les importateurs de verser le montant de leur commande sur un compte bancaire officiel, à partir duquel il est transféré au vendeur à réception des biens en Algérie.
“L’introduction de modes de paiement autres que le Crédoc est un combat que nous menons depuis fort longtemps”, a expliqué le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) Mohand Said Nait Abdelaziz.
Ce système sera remplacé par la remise documentaire, qui concerne les entreprises de production de biens et de services qui pourront importer leurs équipements, intrants et autres produits destinés à la production.
“Avec le Crédoc, l’importateur est obligé de déposer son argent et d’attendre sa marchandise deux à trois mois, tandis qu’avec la remise documentaire, ce n’est qu’à l’arrivée de la marchandise que le banquier exige le paiement”, a expliqué le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) Reda Hamiani.
“Il faut établir une distinction entre les importateurs et les producteurs qui, une fois dotés de facilités d’accès aux matières premières, peuvent systématiquement aider à la réduction des importations”, a-t-il indiqué.
Cette mesure “vise l’amélioration des conditions d’approvisionnement des entreprises de production”, selon le communiqué publié à l’issue de ces consultations. Si les fabriquants doivent importer des produits en urgence, ils “pourront recourir au paiement libre dans la limite maximale de 4 millions de dinars (40 000 euros) au lieu des 2 millions de dinars (20 000 euros) précédemment.”
Concernant l’endettement des petites et moyennes entreprises (PME), le gouvernement a donné son accord aux banques pour procéder au rééchelonnement du paiement.
Le gouvernement encouragera également les banques à rééchelonner la dette des entreprises en difficultés, dans un délai de trois ans durant lequel le Trésor public versera les intérêts pour elles. Les responsables sont convenus de permettre au Trésor de jouer un rôle dans le subventionnement des prêts à l’investissement des PME.
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a reconnu lors d’une conférence de presse organisée le 29 mai que le climat des affaires en Algérie “n’est pas parfait”.
“Nous voulons améliorer le climat des affaires au niveau des banques et au niveau de l’accès aux titres de propriété du foncier, mais ne pensez pas que l’Algérie est un tableau noir”, a-t-il précisé.
Les organisations patronales ont salué les résultats de cette rencontre.
“Le gouvernement a répondu favorablement à l’ensemble des revendications des différentes associations patronales, notamment la suppression du Crédoc pour les importateurs producteurs, mais aussi les mesures relatives à la fiscalité et aux crédits bancaires pour les PME”, a déclaré le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) Habib Yousfi.
“Nous sommes convaincus que ces mesures mobiliseront le secteur privé et favoriseront la relance économique”, a-t-il ajouté. “En outre, ces décisions auront un impact direct sur l’emploi.”
Bien que ces mesures soient encourageantes, elles ne résolvent pas le problème de la bureaucratie, qui alourdit le climat des affaires, selon l’économiste Mebtoul.
“Les entraves bureaucratiques bloquent non seulement les entreprises privées et publiques algériennes, mais aussi les investissements étrangers”, a-t-il déclaré. “Il faut ajouter à cela les pratiques informelles qui paralysent carrément l’entreprise algérienne. Comment cette dernière peut-elle évoluer dans un climat de concurrence déloyale, dans un environnement où l’informel domine ?”

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