Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

samedi 25 juin 2011


Algérie-UE

Un accord d’association déséquilibré


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Amine Echikr
L’Union européenne (UE) est le plus grand partenaire commercial de l’Algérie, recevant presque les deux tiers des exportations algériennes. L’Algérie et l’UE ont signé en 2002 un accord d’association dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen. Cet accord, qui définit le cadre des relations dans tous les domaines y compris le commerce, est entré en vigueur en septembre 2005. Le commerce bilatéral a augmenté de 9,3% en volume entre 2003 et 2009, principalement du fait de l’augmentation des exportations de produits pétroliers et du gaz. Près de 98% des importations européennes en provenance d’Algérie concernent les hydrocarbures, ce qui fait de l’Algérie le cinquième fournisseur d’énergie de l’UE, pour un montant de 17,6 milliards d’euros en 2006. Les importations de l’UE consistent essentiellement en énergie (98,4%), pour un montant de 16,9 milliards d’euros et de produits chimiques (1,1%). En 2009, les principales exportations de l’UE vers l’Algérie concernaient les machines (28,9%), dont les machines non-électriques (16,5%), et les équipements de transport (13,2%) qui à eux deux représentent plus de 40% des exportations de l’UE vers l’Algérie, suivis par les produits agricoles (14,1%), le fer et l’acier (13%) et les produits chimiques (11,7%). Cette situation n’a pas évolué ces deux dernières années. Les secteurs agricole et industriel n’ont pas su exploiter le démantèlement tarifaire prévu par l’accord d’association. La balance commerciale déséquilibrée en faveur de l’UE (hors hydrocarbures) a poussé le gouvernement algérien à demander une révision de l’accord dans son aspect démantèlement tarifaire et de repousser l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange, prévue en 2017, à 2020. Les négociations en cours avancent bien, selon Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et sont un quasi-échec, selon Mustapha Benbada, ministre du 
Commerce. L’Algérie a soumis à l’UE une liste de produits, dont elle désire reporter la levée des barrières douanières. Une demande qui «apparaît logique» pour l’UE, qui s’est dit «d’accord pour aider les industries naissantes de l’Algérie» mais à condition que l’Algérie prouve «que le démantèlement tel qu’appliqué jusqu’ici représente un danger pour son industrie».
L’Algérie a motivé officiellement sa demande par le temps nécessaire à la préparation des entreprises algériennes à la concurrence. Les discussions entre les deux parties butent cependant sur certains contingents agricoles. «Nous avons réglé les problèmes liés aux listes des produits industriels, mais nous avons encore des petits problèmes avec les contingents des produits agricoles», avait déclaré M. Benbada. Il avait précisé que l’Algérie voulait revoir certains produits à l’importation comme le sucre, les fromages, ou l’orge qui sont actuellement exonérés des droits de douane. D’autre part, l’Algérie veut renégocier les critères de certaines normes européennes imposées pour les produits agricoles algériens. Les propositions algériennes portent aussi sur la révision de plusieurs autres contingents de produits agricoles (fruits notamment) et de produits de la pêche, accordés hors saison pour faciliter leur placement sur le marché européen. Des pourparlers ont eu lieu en mai à Alger, en juin à Bruxelles et auront lieu en juillet à Alger. Un nouvel accord sera difficile à trouver mais ne semble pas impossible. L’Algérie reste et restera le premier client de l’UE dans la région. Les compromis sont donc possibles et un accord plus équilibré reste du domaine du réalisable. 

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