Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence
Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

samedi 16 juillet 2011

Inauguration de la première centrale solaire à Hassi R’mel

L’Espagne veut être un partenaire stratégique de l’Algérie



La première centrale électrique de type solaire de capacité industrielle a été inaugurée jeudi, à Hassi R’mel, par  Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, et son homologue espagnol, Miguel Sebastián, ministre de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce.

De type hybride, gaz et solaire, cette centrale dispose d’une puissance installée de 150 MW avec 25 MW pour le solaire, alliant la technologie du cycle combiné pour le gaz et des concentrateurs solaires cylindroparaboliques.
Une forte délégation espagnole s’est rendue jeudi à Hassi R’mel pour la circonstance ; elle comprenait  le ministre espagnol de l’Industrie, le secrétaire d’Etat à l’Energie, Fabrice Hernandez, des dirigeants du groupe espagnol Abengoa et de Cofides (un fonds de l’Etat espagnol impliqué dans le projet) et l’ambassadeur d’Espagne à Alger. Côté algérien, en plus du ministre de l’Energie, les PDG de Sonatrach, de Sonelgaz et de Neal étaient présents à l’inauguration.

Cette centrale électrique, connectée au réseau national depuis le 16 mai dernier, marque le début de l’application du programme national des énergies renouvelables. Il faut rappeler que l’appel aux investisseurs avait été lancé en juin 2005 ; la clôture du financement a eu lieu en octobre 2007. C’est la compagnie espagnole Abener, filiale du groupe Abengoa, qui avait décroché le projet. La joint-venture qui possède la centrale est composée d’Abener (51%), Neal (20%), Cofides (15%) et Sonatrach (14%). L’investissement total, qui atteint 315 millions d’euros, a été financé à 80% par un consortium dirigé par la BEA et à hauteur de 20% par les actionnaires. L’acheteur de l’électricité est Sonatrach. Abener avait décroché le projet pour un prix de cession du KWh proposé à 3,122 DA.
Lors de la cérémonie d’inauguration, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a déclaré : «Ce projet est le fruit d’une coopération entre l’Algérie et l’Espagne qui, je l’espère, se poursuivra à travers d’autres projets, dans le domaine des énergies renouvelables, que nous comptons réaliser.»

Selon le ministre, le programme algérien prévoit, «sur les vingt prochaines années, des investissements qui s’élèvent, pour le seul volet électricité, à environ 4500 milliards de dinars.»  «Ce programme vise un objectif d’installation de plus de 20 000 MW à l’horizon 2030, dont la moitié serait exportable si le marché européen s’ouvrait au solaire algérien.» Appelant les Espagnols à y contribuer, le ministre a indiqué : «Nous espérons que nos amis espagnols nous accompagneront dans ce programme, notamment pour la fabrication des équipements.»
Le ministre espagnol, Miguel Sebastian, a répondu à cet appel en déclarant : «Les programmes algériens pour la promotion des énergies renouvelables sont ambitieux et l’Espagne veut être un partenaire stratégique. L’Espagne veut accompagner l’Algérie dans ses projets.» Après avoir qualifié le projet de jalon dans la coopération algéro-espagnole, Fabrice Hernandez a indiqué que les énergies renouvelables peuvent, en plus du gaz et du pétrole, développer la coopération et assurer l’intégration énergétique. Ce projet peut être une expérience pilote pour l’Algérie et les pays de la Méditerranée, a-t-il estimé.

Le ministre espagnol a fait aussi le lien avec l’Union pour la Méditerranée et le Plan solaire méditerranéen. L’idée est de développer les interconnexions et les projets et d’assurer l’intégration régionale ; l’Algérie aurait un grand rôle à jouer dans cette intégration.
La centrale est implantée à Tilghemt, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Hassi R’mel, dans la wilaya de Laghouat. La surface dédiée aux champs solaires est de 64 hectares où sont implantés  224 collecteurs d’une longueur de 150 mètres chacun. C’est le premier cycle combiné déployé loin de la côte grâce à une technologie de refroidissement de la vapeur par des aérocondenseurs. La centrale doit être  gérée par 70 personnes, dont 65 Algériens. Côté environnement, la centrale permettra de réduire la quantité de gaz brûlés grâce au champ solaire et de réduire de 33 000 tonnes par an les émissions de C02. Une quantité de 7 millions de mètres cubes de gaz sera économisée chaque année et pourra être exportée ou utilisée pour d’autres applications.
Liès Sahar

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire