Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

lundi 21 mars 2011

Les concessionnaires automobiles inquiets de se faire distancer sur le marché
 Renault et Volkswagen ouvrent le bal des constructeurs7
 

 
Les récentes déclarations du ministre des Finances, Karim Djoudi, à propos d'une reprise conditionnée du crédit à la consommation ont, semble-t-il, fait mouche. Au-delà des déclarations d'intention, l'ensemble des concessionnaires automobiles affiliés à l'AC2A ont saisi l'occasion  de la tenue du salon de l'automobile pour afficher leur souhait d'être associés au processus de mise en place d'une industrie automobile nationale. Si à la veille du salon les représentants de l'AC2A ont plutôt misé sur le développement de la sous-traitance comme préalable à tout développement de l'industrie automobile nationale, les concessionnaires se font plus pressants, sans doute inquiétés par l'avancement des négociations entamées par les pouvoirs publics avec deux constructeurs pour la mise en place d'unités de montage automobile. Une inquiétude nourrie d'ailleurs par le fait que le gouvernement entend réintroduire le crédit à la consommation au seul bénéfice de la production nationale.  Il faut rappeler, ainsi, que le ministre des Finances a d'ailleurs précisé que le crédit à la consommation ne sera autorisé qu'au bénéfice de la production nationale.Des négociations sont actuellement en cours avec le constructeur français Renault pour l'installation d'une usine de fabrication de véhicules, ainsi qu'avec l'allemand Volkswagen, le souci premier des autorités algériennes étant de mettre en œuvre les conditions d'un environnement propice pour les investissements des deux constructeurs, en partenariat avec des PME algériennes.  Selon le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, les négociations sont ''bien avancées" avec le constructeur français Renault pour la mise en œuvre de son projet de réalisation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie à hauteur de 100 000 véhicules de plusieurs modèles par an. La partie algérienne aurait soumis une liste de 50 entreprises algériennes de sous-traitance avec un taux d'intégration minimum de 50% sur cinq ans, des propositions actuellement à l'étude au niveau du constructeur français.  Dans ce sens, le directeur général de Renault-Algérie, Stéphane Galoustian, a  indiqué, hier, qu'il ne pensait pas "pas que les échanges que nous avons avec les autorités algériennes soient menés uniquement pour faire bien. Il y a forcément un objectif de concrétisation", et d'ajouter que "comme dans toute négociation, il y a la notion du temps qu'il va falloir gérer des deux côtés". Quant aux discussions avec l'Allemand Volkswagen, elles avancent "doucement mais sûrement", selon toujours les propos de Benmeradi, qui a indiqué par ailleurs que son département examinait des offres de certains constructeurs asiatiques. Il est clair donc que certains constructeurs avancent bien et en cas de réintroduction du crédit à la consommation cet avantage préférentiel contribuera certainement à booster leurs ventes.  Chose qui donne de la réflexion et des sueurs froides à certains concessionnaires. Ainsi, le directeur général de Nissan Algérie, Sofiane Hasnaoui, a affirmé dans une déclaration à l'APS, que les distributeurs de véhicules structurés au sein de l'Association des concessionnaires automobile algériens (AC2A) "veulent rencontrer des représentants des pouvoirs publics pour discuter de la possibilité d'intégrer un schéma industriel, qui puisse être mono-marque ou multi-marque". "Nous voulons être partie prenante dans l'émergence de cette industrie (...) nous pouvons contribuer avec les pouvoirs publics à établir une feuille de route, la plus transparente possible, pour parvenir à la développer. Nous sommes pour et nous sommes prêts à travailler de manière très énergique sur ce sujet", a-t-il expliqué. S'agissant du rôle socioéconomique des concessionnaires, Hasnaoui a tenu à expliquer que "la vente en l'état (de voitures) n'est pas une activité malsaine, au contraire elle permet la création d'emplois et de richesses". "Nous contribuons aussi en tant que concessionnaires à satisfaire une forte demande nationale en matière d'automobile", a-t-il ajouté. De son côté, le président d'AC2A, Mohamed Bairi, a estimé que le développement d'une industrie automobile passe impérativement pas l'implication de l'ensemble des acteurs dont les concessionnaires et les sous-traitants. "Toutes les conditions sont réunies pour l'émergence d'une industrie nationale de l'automobile, mais les pouvoirs publics doivent se concerter avec l'ensemble des opérateurs tels que les concessionnaires et les sous-traitants". "Nous ne demandons pas à prendre part aux négociations menées avec des constructeurs étrangers. Nous souhaitons seulement donner notre avis sur la façon de créer cette industrie et mettre à contribution notre expérience", a-t-il expliqué. Pour sa part le patron de GMS, Ouafik Hadj Abderrahmane, a estimé qu'"une intégration de 50% des sous-traitants locaux dés le lancement d'un projet de partenariat avec un constructeur étranger paraît impossible". Il faut démarrer avec un taux d'intégration de 20 ou 25% et l'augmenter crescendo.  Deuxième marché du continent après l'Afrique du sud, l'Algérie a enregistré en 2010 une hausse de près de 3% de ses importations de véhicules, soit 285 337 d'unités, contre 277 881 unités en 2009, en hausse de 2,68%. Selon l'Etablissement national du contrôle technique automobile (Enacta) le parc national s'élève à 5,5 millions de voitures. Toutefois la facture des importations des véhicules a baissé de 5,14% passant de 285,3 milliards de dinars en 2009 à 270,6 milliards de dinars durant 2010, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. La quarantaine de concessionnaires présents en Algérie ont importé 265 859 véhicules en 2010 contre 255 385 unités en 2009, en hausse de 4,10%, pour une valeur de 242,83 milliards de dinars contre 253,78 milliards de dinars (-4,32%), note le Cnis. Les importations des véhicules par les particuliers, quant à elles, ont connu une baisse en termes de nombre et de valeur. Quelque 19 478 voitures en 2010 contre 22.496 unités en 2009, en baisse de 13,42%. Le montant a également enregistré une baisse de 11,78%, passant de 31,55 milliards de dinars en 2009 à 27,83 milliards de dinars.
Isma B.


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