Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

vendredi 12 octobre 2012

Investissements touristiques : des contrats de management pour relancer l’hôtellerie


 
 Ces dernières années, plusieurs établissements sont venus augmenter le nombre de lits au niveau national.
Les investissements dans l’hôtellerie en Algérie ont connu un dynamisme soutenu ces dernières années.

Notre pays vise à travers cette politique gouvernementale à remporter la bataille de la résorption du déficit en lits qui constitue un handicap majeur à la relance de son tourisme. Des chaînes internationales ont décidé de s’implanter ainsi que plusieurs privés nationaux. Les infrastructures d’accueil ont constitué le talon d’Achille d’un secteur à la recherche de croissance. 
L’Etat s’est retiré à la fin des années 1980 de l’investissement dans le secteur du tourisme. Il a investi ce secteur dans les années 1970 et a réalisé plusieurs complexes touristiques, dont la quasi majorité ont été construits par le célèbre architecte Pouillon.  
L’Etat accompagne aujourd’hui à travers des mesures législatives et simplification des procédures pour avoir des crédits bancaires. L’Etat ne construit plus : il laisse l’initiative au privé.  A travers les nouveaux hôtels, l’Algérien caresse le rêve d’une amélioration de la prestation de services  et de l’accueil en particulier. Il y avait 5000 lits à l’indépendance  pour 8 millions d’Algériens. En 2010, on a atteint 93 000 lits. Avec les investissements, le secteur bénéficie de 83 000 lits supplémentaires à travers plus de 700 projets.
De prime abord, on peut déduire que cela témoigne de l’intérêt affiché par les investisseurs privés et de la bonne volonté de l’Etat d’offrir tous les moyens pour favoriser l’investissement. Il faut ajouter que L’Etat a dans son portefeuille un parc hôtelier public, construit dans les années 1970, mais dont les infrastructures sont dépassées et nécessitent en urgence une réhabilitation qui ne peut plus être repoussée.  Un programme de réhabilitation et de modernisation a été engagé avec un coût sur concours prébancaire à des taux préférentiels pour 1 milliard de dollars (le CPE a décidé de ce montant pour remettre à niveau toutes les infrastructures) et pour répondre aux besoins de la clientèle de plus en plus exigeante.
Les investisseurs ont-ils les coudées franches ?
Plusieurs infrastructures ont été réceptionnées ces deux dernières années avec comme objectif une diversification du produit touristique.Mais force est de constater que certains projets ont du mal à se concrétiser. La machine grince et le rythme de réalisation en pâtit. Certains investisseurs trouvent de sérieuses entraves dans deux domaines : le foncier et les prêts bancaires en dépit d’un discours officiel qui se veut rassurant. Pour avoir un éclairage, nous avons posé la question à Mohamed Amine Hadj Saïd, secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme et de l’Artisanat chargé du tourisme. Il nous livre les derniers chiffres. Sur l’ensemble du territoire national, 763 projets touristiques ont été agréés avec pour objectif la création de 86 000 lits.
L’enveloppe dégagée à cet effet est de 410 milliards de dinars. Ce qui va générer  36 200 emplois directs et 119 000 emplois indirects. Jusqu’à aujourd’hui, 57 projets ont été achevés et sont en exploitation avec 4600 lits et 1500 emplois. 327 projets (soit 30 280 lits) sont soit non lancés, soit à l’arrêt. 379 projets sont toujours en cours de réalisation (51 000 lits) avec un «taux d’avancement appréciable», selon les propos du ministre.  Alors qu’est-ce qui bloque les projets ? Essentiellement, il s’agit de causes administratives (difficulté d’obtention de permis de construire) pour les non achevés, et manque de source de financement pour ceux qui sont à l’arrêt.
Des réunions au niveau du ministère du Tourisme et de l’Artisanat se multiplient pour débloquer la situation, mais sur le terrain, les choses avancent à petits pas… Cela risque d’avoir des conséquences sur le développement du secteur dans son ensemble.
L’investissement touristique va permettre à terme dira le ministre «d’insuffler au secteur du sang neuf et donner à l’Algérie la possibilité de commercialiser son produit à l’international et de mettre en exergue les circuits touristiques. Il y a des circuits à redynamiser et d’autres à créer comme le circuit de Tlemcen».  
Et dans ce cadre, il est prévu de faciliter l’accès au foncier en allégeant la réglementation pour les ZET surtout pour le balnéaire. Il faut savoir dans ce contexte que sur les 205 ZET décrétées, plus de 150 sont balnéaires. En parallèle, il s’agira de créer une concurrence dans le marché de l’hôtellerie dont les effets seront ressentis dans l’amélioration de la qualité de service et la baisse des prix tout en semant la culture touristique.
Des entreprises privées ont signé des contrats de management avec de grandes marques internationales afin de réaliser des projets de grande qualité. Le groupe Ramdani a signé un accord avec Golden Tulip dans le cadre du management hôtelier. Un hôtel (de catégorie cinq étoiles) sera opérationnel début 2013 et est doté de 247 chambres et suites, ainsi que de diverses infrastructures dont des piscines, restaurants, salles de conférences et de banquets.
Cette nouvelle infrastructure hôtelière permettra de renforcer la capacité d’accueil dans la région de Skikda, l’une des plus belles villes balnéaires d’Algérie. L’homme d’affaires, Djilali Mehri, s’est associé à Accor dans une l’entreprise Sieha . Après avoir lancé des Ibis à Oran, Tlemcen et Constantine ainsi qu’un Novotel à Constantine, il existe d’autres projets en cours de réalisation ou en cours d’étude : 2 hôtels à Sétif (Ibis et Novotel de 240 chambres), un projet à Skikda (Ibis de 150 chambres) et à Alger (Novotel de 250 chambres). Mais leur développement dépend exclusivement du foncier. Les compétences et le financement existent, mais si le rythme actuel n’est pas très rapide, c’est à cause du problème du foncier.
 
Kamel Benelkadi
EK WATAN

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