Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mardi 22 février 2011


R.Hamiani prône l’allègement du dispositif 51/49 %


Le président du Forum des Chefs d’entreprises (FCE), M. Réda Hamiani, s’est déclaré hier favorable à  »l’allègement des procédures » pour encourager l’investissement étranger en Algérie, estimant qu’il faudrait  »le séduire ».
Selon le président du FCE,  »le principe des 51/49% ne devrait pas s’appliquer à certains segments d’activités porteurs de richesses et de transferts de technologie. « Il ne faut pas aujourd’hui les généraliser pour attirer les capitaux étrangers », a-t-il insisté dans une déclaration à la Radio nationale.
M. Hamiani souhaite que soit appliquée au domaine industriel la règle des 70/30%, réservée au secteur commercial. Il aurait été « plus opportun » d’aller vers cette proportion, a-t-il dit. Il a par ailleurs ajouté qu’il aurait été souhaitable que  »les autorités définissent les secteurs stratégiques » pour mieux comprendre la nécessité pour le partenaire algérien d’être majoritaire.
« Il aurait été normal que l’Etat décide une participation majoritaire dans les domaines des banques, la téléphonie, les hydrocarbures, mais pour le reste, franchement les étrangers s’ils sont à 100% dans les services, ça ne gène personne, et cela n’entache pas notre image de pays d’accueil et incitatif pour les investissements étrangers », a-t-il affirmé.
Pour le secteur de l’informel, le président du FCE estime que la « sagesse plaide pour que les procédures de son intégration au monde formel soit plus softs et progressives » . « Le gouvernement avait bien agi en instituant le chèque, la facture, mais peut être que les autorités n’ont pas pris la mesure de l’importance de cet informel », a-t-il poursuivi.
Le poids de l’informel sur l’économie est diversement apprécié, en l’absence d’études précises, explique-t-il, relevant que ce secteur est surtout présent dans la distribution. Pour lui, le secteur informel est né de l’incapacité des importateurs à placer leurs produits sur le marché national en  »intégrant la fiscalité (droits de douanes et impôts), et tenant compte de l’affaiblissement du pouvoir d’achat des citoyens.
« Délibérément pour permettre une large diffusion des produits qu’ils importaient, ils ont éludé cette fiscalité. Ce n’est pas normal », a-t-il relevé, ajoutant que « pour assurer une concurrence loyale il faudrait que les mêmes règles président au calcul et aux structures de prix de nos produits fabriqués ou importés ».
M. Hamiani estime, en outre, que malgré les différentes actions engagées ces dernières années pour favoriser le climat des affaires, le secteur privé ne bénéficie pas d’un programme de renforcement de ses capacités productives, attribuant cette situation à de probables « erreurs d’approches » . Pour lui, le problème du foncier, « difficile d’accès et cher » reste un problème lancinant, ainsi que les financements accordés par les banques.
« La création d’entreprise et les soutiens apportés par les banques et leur appréciation du risque ne sont pas des facteurs encourageants pour se lancer dans l’aventure industrielle », a-t-il regretté. « Il faudrait que l’industrie bénéfice de facilités d’encouragements, d’appuis au niveau du foncier, des banques et de l’accompagnement administratif », a encore souligné M. Hamiani, qui a lancé que  »nous sommes en danger ».
Il affirme qu’en matière de financement de l’investissement, « globalement l’environnement n’est pas favorable ».  »Il reste encore des mesures qui handicapent l’économie comme c’est le cas de la lettre du crédit documentaire (crédoc), qui est très pénalisante et n’a pas atteint l’objectif de réduire les importations comme les autorités l’ont supposé en l’instituant », a indiqué le président du FCE.
« Cela handicape lourdement notre économie en créant des surcoûts, des lenteurs et globalement c’est une politique qui serait plutôt favorable au fournisseur de notre pays plutôt qu’aux acteurs algériens », a-t-il dit.
Mis en place pour « limiter le niveau des importations mais pas pour bloquer l’économie », le crédoc gène parce qu’il coûte plus cher et est plus laborieux à mettre en oeuvre et pénalise l’opérateur qui est obligé d’affecter toutes ses ressources financières à maintenir un stock de matières premières et de produits finis à des niveaux trop importants par rapport au rythme d’écoulement.
« On souhaite qu’il y ait des allègements plus importants, notamment, pour les producteurs », a fait valoir M.Hamiani, qui déplore par ailleurs ‘ ‘la lenteur et le caractère laborieux » de la mise à niveau des entreprises.  »Le programme national de mise à niveau adopté par le conseil du gouvernement en juillet n’a pas été appliqué à ce jour », a-t-il affirmé. « Rien n’a été fait sur le terrain pour assurer sa mise en oeuvre », s’est-il indigné. Il a tenu en outre à rappeler que le secteur privé, premier employeur du pays, assure 80% de la création de richesses.

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