Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

dimanche 20 avril 2014

Relations Algéro-allemandes : Les possibilités de coopération énergétiques sous-exploitées


“Les relations germano-algériennes offrent un énorme potentiel, qui n’a malheureusement pas encore été exploité à sa juste valeur.” C’est la conclusion du DG de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie à Alger, Christoph Partsch, dans la “Note du Cerfa”, publiée dans le cadre du “Dialogue d’avenir franco-allemand”, par l'Institut français des relations internationales (IFRI).
S’exprimant, à “titre personnel”, cet avocat, spécialisé dans les transactions internationales, estime que l’Algérie et l’Allemagne ont sous-exploité, voire complètement manqué les possibilités de coopération qui existent sur le marché de l’énergie. Christoph Partsch commence par constater que les relations bilatérales entre les deux pays sont officiellement qualifiées, par les deux parties, de bonnes et amicales.
“Pourtant, en Allemagne, les erreurs d’appréciation du ‘Printemps arabe’ qui avaient entraîné un manque d’intérêt pour le territoire algérien marquent encore la politique extérieure. Par ailleurs, en Algérie, l’absence de réforme isole le pays tant sur le plan politique que sur le plan économique, tandis que l’évolution du marché mondial de l’énergie s’annonce décisive pour son développement”, relève M. Partsch.
Selon lui, “si l’Algérie est actuellement un des pays les plus stables d’Afrique du Nord, elle connaîtra des turbulences avant 15 ans”. Faisant l’historique des relations germano-algériennes, Christoph Partsch indique que celles-ci “étaient initialement extrêmement prometteuses sur le plan politique et économique”. Il rappelle le soutien allemand pour “la décolonisation de l’Algérie tant politiquement… que matériellement”. Après l’indépendance, même si l’Algérie décida de ne pas rejoindre le bloc de l’Est et de rester neutre, ce qui provoqué la déception des sociaux-démocrates allemands, les efforts d’industrialisation de l’Algérie furent réalisés presque exclusivement au moyen de la construction mécanique ouest-allemande. Avec les exportations de l’ex-RDA, l’Allemagne divisée fut longtemps le premier partenaire économique de l’Algérie. “La crise pétrolière de 1986 mit un terme à ces bonnes relations économiques, lorsque le baril de pétrole chuta de 30 à 10 dollars”, relève-t-il. Christoph Partsch évoque les “tentatives de nouveau départ”. Il cite la visite officielle du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Allemagne début avril 2001, “une première pour un président algérien”.
En décembre 2010, soit neuf ans plus tard, il revint à Berlin pour une deuxième visite. La venue du président allemand Horst Köhler en novembre 2007 constitua la première visite d’Etat d’un président de la République fédérale d’Allemagne en Algérie. En juillet 2008, Angela Merkel arriva en Algérie. La chancelière et l’ambassadeur en poste à l’époque, Johannes Westerhoff, réussirent à lancer toute une série de projets avec des entreprises allemandes. “Cependant, l’administration algérienne eut besoin de près de cinq ans pour convertir ces idées en véritables contrats, parmi lesquels figurent notamment la construction de la mosquée d’Alger ou la vente de frégates par Thyssen”, regrette M. Partsch.

Le partenariat énergétique comme garantie pour la sécurité
D’importants projets ont souffert de l’absence d’une politique extérieure économique soutenant durablement les intérêts des entreprises allemandes et l’attribution de marchés à ces entreprises. M. Partsch estime que “les conditions d’investissement en Algérie comptent parmi les pires qui soient à l’échelle mondiale”.
“La décision prise en 2009 de limiter à 49% la possession d’une entreprise de production algérienne par des capitaux étrangers, mauvaise au demeurant, n’est pas la première responsable de cette situation ; ce sont plutôt l’insécurité juridique, l’imprévisibilité d’une administration hypertrophiée et l’opacité de toutes les décisions d’attribution de marché”, analyse-t-il. Christoph Partsch souligne deux domaines importants de coopération entre l’Allemagne et l’Algérie, “auxquels la France doit être associée” : l’énergie et la sécurité. “Le fait d’offrir des garanties d’investissements aux industries allemandes pourrait être le point de départ d’un partenariat germano-algérien dans le domaine des énergies renouvelables”, suggère-t-il. Dans un premier temps, ce partenariat énergétique pourrait mener à une restructuration de la production d’énergie en Algérie afin d’économiser les précieuses ressources pétrolières et gazières. Parallèlement, il serait possible de connecter l’Europe à l’Algérie pour orienter la surproduction électrique européenne vers l’Algérie, et des années plus tard pour exporter l’électricité algérienne produite à partir d’énergies renouvelables, afin de réduire la dépendance de l’Europe au charbon, ainsi qu’au nucléaire et aux risques que représente le secteur. “Le partenariat énergétique pourrait également constituer l’élément fondateur d’un partenariat en matière de sécurité tout à fait judicieux”, affirme M. Partsch. Actuellement, le partenariat de sécurité germano-algérien se limite à la formation occasionnelle de militaires et à la vente d’armements, l’Algérie étant même devenue un important partenaire économique de l’industrie allemande dans ce secteur.

LIBERTÉ

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