C'est à l'occasion de la visite du Premier ministre
français, Jean-Marc Ayrault, en Algérie, que de nombreux opérateurs français
profitent pour relancer leur projet dans la région. C'est le cas d'Orange qui
relance ses ambitions dans le marché algérien de la 3G.
Jamais les relations franco-algériennes n'avaient connu une telle hauteur, à la fois commerciale et politique. La visite officielle en Algérie du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, les 16 et 17 décembre, presque une année après la visite du président Hollande à Alger en décembre 2012, ne sera qu'une simple formalité. Alger et Paris travaillent dans un climat de confiance mutuelle.
Mais au-delà de cette entente cordiale, les affaires prennent le dessus. La France qui passe par une période sociale très sensible a besoin de l'Algérie et de ses marchés.
C'est pourquoi dans les bagages du Premier ministre français, plus de 40 chefs d'entreprise, une dizaine de ministres, huit représentants de grands groupes, feront le déplacement pour tenter d'améliorer leur position en Algérie ou décrocher de nouveaux marchés. Après avoir défriché le terrain politique (c'est le principal verrou pour établir des affaires), c'est au tour des hommes d'affaires d'occuper le terrain des discussions et la délégation de chefs d'entreprise français dirigée par M.Jean Burelle, président de Medef-International, aura du pain sur la planche. Plusieurs dossiers seront exposés lors de cette nouvelle grande réunion entre Alger et Paris. Il sera, bien sûr, question des projets des grands groupes français en Algérie: Renault, Lafarge, Alstom, mais aussi Michelin. Mais les Français veulent surtout profiter du vaste marché algérien des télécoms et plus particulièrement de la 3G. Les milliards de dollars annoncés par la ministre de la Ptic et des opérateurs de téléphonie a relancé l'intérêt des Français pour ce secteur qui leur a échappé et qui a profité depuis aux Chinois et aux autres pays européens. C'est dans ce contexte favorable du Forum d'affaires Algérie-France, le 16 décembre prochain, qu'il y aura la signature d'un accord entre Orange (l'ex-France Télécom) et une société algérienne de services informatiques, Net-Skills pour le lancement de services liés au nouvel environnement de l'Internet mobile à haut débit. Trois joint-ventures de droit algérien proposeront un service Wifi grand public, portant sur la généralisation des smartphones en Algérie avec la mise en exploitation des trois licences 3G avant la fin de l'année 2013. Le développement de la connectivité par fibre optique sera également une opportunité qui intéresse le leader des télécoms français en Algérie.
Il faut noter que l'opérateur français a échoué à trois reprises son entrée sur le marché algérien des télécoms.
Orange avait raté ses deux rendez-vous d'entrer en Algérie après son échec dans l'acquisition de la première licence de téléphonie mobile en 2001 face à Orascom Télécom et en 2004 face à Watania Télécom.
Après ses échecs successifs dans la téléphonie mobile, France Télécom avait exprimé le voeu d'entrer dans le capital d'Algérie Télécom, l'opérateur historique de la téléphonie fixe. Mais après plusieurs fausses annonces, le projet est tombé à l'eau. Orange avait profité de la présidence de Thierry Breton dans le contexte favorable du voyage historique de Jacques Chirac en Algérie en mars 2003, pour décrocher un petit marché en Algérie à travers différentes filiales liées au Web (Wanadoo) ou aux infrastructures. Mais il ne s'est jamais installé comme investisseur dans le pays.
C'est le déblocage de l'appel d'offres pour la licence 3G qui aurait poussé Stephane Richard, le patron de Orange de retenter sa chance en Algérie. Orange est présent en tant qu'opérateur direct ou sous la forme d'octroi de franchise dans 23 pays dans le monde. Il compte 150 millions de clients mobiles dans le monde dont 17,9% en France, est très présente en Afrique, notamment dans les pays d'Afrique du Nord. Orange est présent en Tunisie, où il détient 49% des parts d'Orange Tunisie et en Egypte avec Mobinil où il détient 89% des parts. A cela s'ajoutent des participations dans des licences 2 et 3G au Mali, au Cameroun et en Côte d'Ivoire. L'Algérie a été pour Orange un grand échec commercial. Les nouveaux et bons rapports politiques entre Paris et Alger ont ainsi réouvert les portes de l'Algérie à l'opérateur français et aiguisé son appétit.
L'EXPRESSION
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