Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mercredi 18 décembre 2013

LE PATRON DU FCE L'A AFFIRMÉ HIER, : "Les investisseurs français sont résistants"

«L'instabilité juridique préoccupe les investisseurs français. C'est pourquoi ils ont appelé à ce que l'Algérie confirme son orientation», a affirmé M. Hamiani.

Bien que neuf accords de coopération dans divers domaines aient été signés entre l'Algérie et la France lors de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau qui s'est tenu, avant-hier à Alger, les Français ont dressé une liste de griefs à leurs homologues algériens. C'est ce qu'a déclaré, hier, le président du FCE (Forum des chefs d'entreprise), Réda Hamiani, sur les ondes de la Radio algérienne la Chaîne III. «L'instabilité juridique préoccupe les investisseurs français. C'est pourquoi ils ont appelé à ce que l'Algérie confirme son orientation», a affirmé M. Hamiani, tout en ajoutant que «ce n'est pas à chaque année et à travers la loi de finances qu'on va encore modifier les règles du jeu». La deuxième remarque qui a été adressée aux responsables algériens, selon le même interlocuteur, concerne le poids excessif d'une bureaucratie» qui est devenue «le cheval de bataille des autorités algériennes dans la mise en oeuvre de la politique de simplification de procédures et d'allégements», a-t-il souligné. L'autre point noir évoqué par M.Hamiani est celui de l'existence du secteur informel. «Il marque une grande emprise sur le marché et une concurrence déloyale», a-t-il déploré.
Concernant la vision actuelle des Français sur la loi des 49-51%, M. Hamiani a indiqué que ce problème ne se pose plus. «Depuis 2009, la loi des 49-51% n'est plus une contrainte pour les Français. Cette loi aujourd'hui est très bien digérée par les grands groupes», a-t-il souligné. La crise que connaissent l'Europe, en générale, et la France, en particulier, a poussé les Français à venir se déployer en Algérie. «Cette crise est une opportunité pour nous, qu'ils viennent trouver chez nous un relais de croissance», a estimé M.Hamiani. Pour lui, ils n'ont pas beaucoup de choix. «L'Algérie est le seul pays stable dans la région» a-t-il expliqué. Dans le même contexte, il a ajouté que le pays offre beaucoup davantages aux investisseurs. «Le pays est le plus grand marché, il a les moyens pour son ambition industrielle, il existe un modèle de consommation qui est très inspiré du modèle de consommation occidental, mais surtout un budget d'équipement colossal» a-t-il précisé. Il a, en outre, ajouté que le pays est également confronté à de gros besoins, notamment en matière de logements, santé et transport. Ceux-ci sont des ingrédients, selon Hamiani, qui «vont attirer de nombreux investisseurs français».
Une autre problématique qui a été soulevée par le président du FCE, est celle de la composition du tissu industriel du pays. «Il est constitué de 95% de TPE (très petites entreprises). Des 650 000 entreprises existantes, seulement une centaine sont des champions. Ce n'est pas suffisant», a-t-il déploré. Avec la politique d'ouverture qui va ramener une concurrence rude,
M. Hamiani a estimé qu'«il est important que les entreprises algériennes se renforcent pour affronter cette compétition. Il faut plus de grandes sociétés, qu'elles soient plus agressives, ouvertes, c'est le grand défi des années à venir», a-t-il enchainé. Un réel décalage face aux 80 entreprises françaises qui accompagnent le Premier ministre français qui sont d'une taille extrêmement importante.
Un décalage que le président du FCE souhaite corriger avec le temps. Dans un autre volet, M.Hamiani a fait savoir que 450 entreprises françaises présentes en Algérie «ont permis la création de 40.000 emplois directs et 130 000 emplois indirects». Pour ce qui est des échanges commerciaux entre les deux pays, il a indiqué qu'ils sont estimés à plus de 12 milliards d'euros par an, soit 12.5% de l'importation globale du pays. Chose qui démontre, d'après notre interlocuteur, le poids important de la France dans notre économie.
Dans un autre registre, M.Hamiani a évoqué le pacte économique qui sera présenté à la prochaine tripartite. Il a indiqué, à cet égard, que «c'est une sorte de feuille de route pour ramener notre économie vers plus d'union sociale et vers un modèle de croissance plus performant». Pour la réactivation de l'industrie locale qui peine à s'affirmer à cause de l'importation, Hamiani a précisé que celle-ci se fera avec le développement du secteur public et le secteur privé.

APS

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