Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

samedi 21 décembre 2013

Complexe sidérurgique de Bellara : Le cadeau offert aux Qataris


Ce projet, qui doit être opérationnel en 2017, nécessitera d’importantes quantités de gaz, estiment des experts, pour qui cette consommation affectera considérablement les capacités d’offre de l’Algérie sur le marché énergétique mondial.
L’Algérie et le Qatar ont signé un accord de partenariat pour la réalisation du complexe sidérurgique de Bellara (Jijel), a annoncé, jeudi à Alger, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès. Au cours d'une conférence de presse animée conjointement par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue qatari, Khaled Bin Mohamed Al-Attia, M. Benyounès a déclaré que l'entreprise algérienne Sider et Qatar Steel ont procédé à la signature de manière “officielle et définitive” d'un accord de partenariat pour la réalisation d'un complexe sidérurgique dans la région de Bellara à Jijel. Selon le ministre, les travaux de réalisation de ce complexe, dont les négociations ont duré près de deux ans, seront lancés dans les “prochaines semaines”, précisant que la capacité de production de ce projet “important et stratégique” sera de 4,2 millions de tonnes par an. M. Benyounès a ajouté que l’aboutissement à la signature de cet accord  dénote la “très forte” volonté politique de l’Algérie et du Qatar et la “grande confiance” qui anime les deux parties, soulignant que le projet de Bellara constituait un “premier jalon” d'un partenariat “stratégique” entre les deux pays dans le domaine économique.
Il a affirmé, par ailleurs, que le projet n’a été confronté à “aucune entrave”, qualifiant de “normale” la durée prise par les négociations pour sa concrétisation. Pour rappel, au début du mois, M. Benyounès avait indiqué que “le complexe de Bellara se fera avec ou sans les Qataris”, car c’est un projet stratégique pour l’Algérie. “Je ne vois pas  pourquoi on ne le fera pas avec eux, mais si un problème se pose, nous pouvons le faire et nous devons le faire avec d'autres partenaires”, avait-il répondu aux journalistes qui l’ont interrogé sur les informations relatives à l’impact sur le projet du complexe sidérurgique de Bellara d’une éventuelle révision à la  baisse par le Qatar de ses investissements à l'étranger. Arrivé après les Français et les Chinois, le chef de la diplomatie qatarie, Khaled Bin Mohamed Al-Attia, semble tenir à ce projet. “La visite d'aujourd'hui est un indice de la transition de ce projet vers de nouvelles étapes”, a-t-il déclaré en marge de l’audience que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lui a accordée, malgré son agenda très serré.
L'investissement sera de deux milliards de dollars dans une première phase et permettra de produire deux millions de tonnes d’acier par an à partir de 2017. D’ici-là, les Qataris tiendront-il leurs engagements ? Selon certaines informations, le Qatar serait engagé dans une “remise à plat pour cause d’optimisation de ses investissements à l’étranger”. Mais au-delà, cet accord soulève plusieurs questions.
La première se rapporte au prix du gaz, principal input pour la production accordé aux Qataris.
C’est le Qatar qui a affaibli les capacités de négociations algériennes sur les prix du gaz. La Belgique, par exemple, n’a pas voulu renouveler, en 2006, l’accord d’approvisionnement en gaz avec l’Algérie, principalement à cause du prix offert par le Qatar.
En raison de la concurrence avec le Qatar, l’Algérie fait face aux fortes pressions de ses clients pour baisser le prix du gaz.
Les processus de renégociation et les révisions à la baisse du prix du gaz ou du GNL se sont multipliés, soit à l’amiable, soit par la voie d'arbitrage. Doha, qui louche sur les réserves pétrolières d’un autre pays arabe, en l’occurrence la Libye, risque d’accentuer cette pression.
Parallèlement, la consommation interne de gaz augmente rapidement. Elle pourrait exploser avec les nouveaux projets annoncés dans la pétrochimie. L’accord est plus politique qu’économique.

Liberté

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