Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

lundi 13 février 2012


Dynamisme économique, crédit Ansej, nouvelles habitudes de consommation

Marché de l’automobile en Algérie : les raisons d’une envolée



L’Algérie a importé 390 140 véhicules en 2011 contre 285 337 véhicules en 2010, soit une hausse de 36,73 %, selon les chiffres officiels. La facture des importations des véhicules a ainsi augmenté de 30,85 %, passant de 270,66 milliards de DA en 2010 à 354,17 milliards de DA en 2011 (près de 4,8 milliards de dollars au taux de change fixé par la Loi de finances de 2011), selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes.
Pour le président par intérim de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Noureddine Hassaim, cette hausse illustre la bonne vitalité de l’économie nationale. « Quand le marché de l’automobile va bien, c’est un indice que l’économie se porte bien. Nous sommes l’une des rares économies au monde qui fait de la croissance dans le contexte actuel de crise mondiale », affirme‑t‑il dans un entretien à TSA. Après une baisse en 2009, le marché de l’automobile a confirmé en 2011 sa reprise entamée en 2010, avec près de 400 000 nouvelles immatriculations. « La suppression du crédit automobile et la crise économique mondiale sont derrière la baisse des importations de véhicules en 2009 », explique‑t‑il. L’Algérie avait importé 210 000 véhicules en 2009 contre plus de 250 000 voitures en 2008.
 
« La hausse des importations en 2011 s’explique aussi par l’existence d’une demande structurelle. L’ouverture de l’autoroute Est‑Ouest a contribué à l’augmentation de la demande ainsi que la décision des pouvoirs publics de soutenir le développement de la micro‑entreprise via les dispositifs Ansej et Cnac », analyse M. Hassaim. La décision du gouvernement de faciliter l’octroi des crédits Ansej aux jeunes entrepreneurs a boosté le marché de l’utilitaire qui représente 30 % des ventes en 2011. « Au début de l’année passée, nous avions d’interminables files d’attente de demandeurs de factures pro‑forma pour acquérir un utilitaire dans le cadre de l’Ansej.
 
À Toyota, nous avons délivré 20 000 pro‑forma et 6 000 ont été concrétisées. Certains pensaient que l’État allait distribuer gratuitement des véhicules », indique M. Hassaim qui est également directeur général de Toyota Algérie, l’un des concessionnaires les plus sollicités pour l’acquisition de pick‑up. « Il y a un réseau de PME/PMI qui est en train de se former, se félicite‑t‑il. Il y a une vraie dynamique économique qu’on ne voit pas forcément de l’extérieur », ajoute M. Hassaim qui salue la décision du président Bouteflika de faciliter l’octroi de crédits Ansej aux jeunes entrepreneurs.
 
 
Nouvelles habitudes de consommation
 
Le président de l’AC2A relève aussi les nouvelles habitudes de consommation en Algérie où la voiture est devenue une nécessité pour de nombreuses personnes. « Notre société change, de nouveaux besoins de consommation font leur apparition. En moyenne, il y a deux voitures par foyer. Nous avons aussi remarqué que ceux qui achètent des utilitaires reviennent deux ou trois ans après pour acheter une voiture de tourisme », ajoute M. Hassaim qui prévoit une croissance de 5 à 8 % du marché de l’automobile en 2012.
 
Le marché algérien de la voiture reste immature, selon M. Hassaim. « Les voitures dont le prix varie entre 1 et 1,3 million de dinars représentent 40 % du marché. Les véhicules de plus de 2 millions de dinars représentent à peine 1 % des ventes. Les Algériens regardent le prix, après la marque », explique‑t‑il.
 
Évoquant les projets de création d’usines automobiles, M. Hassaim fait état du souhait des concessionnaires algériens d’être associés par l’État dans le développement d’une industrie automobile locale. « On voudrait participer à la création d’un réseau de sous‑traitants dans l’automobile. On peut contribuer à ramener les équipementiers automobiles pour fabriquer chez nous des composants des véhicules », dit‑il.
 
M. Hassaim relève le rôle joué par les concessionnaires automobiles pour réorganiser le marché et lutter contre la contrefaçon des pièces de rechange et l’importation de véhicules usagés. « La décision prise par le gouvernement en 2005 d’interdire l’importation de voitures d’occasion était courageuse et importante pour le renouvellement du parc automobile national et la lutte contre la contrefaçon des pièces de rechange », affirme‑t‑il.
 
Il déplore toutefois l’absence d’incitations fiscales pour l’importation de véhicules hydrides fonctionnant à l’électricité et à l’essence pour réduire la pollution provoquée par les gaz d’échappement des voitures. « Lors du prochain salon des véhicules d’Alger, Toyota présentera trois véhicules hybrides. Un stand entier sera réservé à ce type de voitures, mais pour le moment, il n’y a pas d’encouragements pour rouler en hybride », ajoute‑t‑il. Toyota Algérie, qui a vendu 26 500 véhicules en 2011 compte commercialiser avant fin 2012, son premier véhicule hybride en Algérie.

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