Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

dimanche 18 mai 2014

L’Algérie, un marché à gros potentiel pour les entreprises françaises

Forte de 200 Mds de dollars en réserve et d'un plan quinquennal de 286 Mds de dollars, l'Algérie a tout pour représenter un  nouvel eldorado pour les PME française...

     Forte de 200 Mds de dollars en réserve et d'un plan quinquennal de 286 Mds de dollars,  l'Algérie a tout pour représenter un nouvel eldorado pour les PME française...

Maintenant que Bouteflika a pris la tête du pays, la France doit profiter du renouveau politique pour faire des affaires avec son ancienne colonie. Un terrain propice, à très très fort potentiel...

L'élection présidentielle algérienne vient de se terminer avec la victoire, sans surprise, du président sortant, M. Abdelaziz Bouteflika. Si le climat politique se distingue par une certaine torpeur, il en est différemment des relations économiques entre l'Algérie et la France.
Sonnée par la fulgurante progression des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Chine qui est devenue le premier partenaire commercial du plus grand pays d'Afrique (12,4% de part de marché), la France (11,4% de part de marché) semble avoir pris la mesure du terrain perdu et réorganise son offensive commerciale.
En effet, l'Algérie pourrait représenter  un formidable débouché pour la production hexagonale.  Forte de 200 Mds de dollars en réserve et d'un plan quinquennal de 286 Mds de dollars, l'Algérie a tout pour représenter un  nouvel eldorado pour les PME française.

Avec la France, des liens anciens et puissants

Colonisée  en 1830, l'Algérie fut française pendant 132 ans. De nombreux liens ont ainsi été créés notamment linguistique et commerciaux.  Des succès commerciaux français ont même vu le jour en Algérie comme la marque de boisson Orangina.
L'indépendance du pays ne signe pas la fin de la présence française en Algérie. De nombreux coopérants demeurèrent dans le pays, notamment pour accompagner l'école algérienne. Aujourd'hui encore, le français reste une langue largement partagée et l'Algérie détient le plus grand nombre de titre de presse en langue française en dehors de la France. C'est aussi le premier pays francophone en termes de locuteurs devant la République démocratique du Congo (RDC).
Les Français résidant en Algérie sont estimés à environ 30.000 dont plus de 90% sont des binationaux. Les Algériens  en France constituent la première communauté étrangère en France  et est évaluée  à environ 2 millions de personnes selon des chiffres difficilement vérifiables. De ce fait, les liens historiques entre les deux pays constituent un atout unique pour les entreprises françaises désireuses de s'implanter en Algérie.
 

Un pays en plein boom

L'importante manne financière issue des hydrocarbures a permis au pays de se désendetter rapidement (2 Mds de dollars en 2013) et amasser un réserve en devises estimée à 200 Mds de dollars. Le lancement de grands chantiers comme le programme « 1 million de logements » et la construction de nombreuses infrastructures n'ont cependant pas profité aux entreprises françaises. Celles-ci sont peu présentes dans la construction, or l'Algérie investit massivement dans ce secteur. Les entreprises chinoises surtout mais aussi japonaises, turques et désormais portugaises raflent la plus grande partie des contrats de construction.
L'immensité du pays  et la taille de sa population (38 millions) en font par exemple le plus gros marché méditerranéen pour le développement des technologies de l'information  et de la communication. L'emplacement de l'Algérie est stratégique face au marché européen et à la jonction des Etats d'Afrique et de Méditerranée.
Certains groupes français  ont néanmoins décroché de gros contrats comme Alstom pour le tramway et le métro ainsi que Total ou Lafarge qui est leader en Algérie avec une croissance des ventes de 8,9% en 2013 (600 millions d'euros). Si les grandes entreprises nationales ont pu investir et gagner des marchés en Algérie, les PME demeurent faiblement représentées pour des raisons diverses. Des opportunités existent pourtant pour celles-ci, au regard notamment du manque de savoir-faire technique et industriel des entreprises algériennes.
 

Un manque d'expertise que pourraient exploiter les entreprises hexagonales

L'université algérienne peine à former des ingénieurs de haut niveau. Les diplômés sont issus majoritairement des sciences sociales. Or, les besoins en expertise technique sont immenses.  Pour cela, l'Algérie a recours à l'expertise étrangère. Les chinois ont ainsi réussi à se positionner rapidement sur ce marché. Toutefois, la qualité de leurs travaux est décriée et suscite beaucoup de méfiance.
Les malfaçons de l'autoroute est-ouest et les forts soupçons de corruption pour obtenir des marchés font que les Chinois sont aujourd'hui de moins en moins appréciés et beaucoup d'Algériens se demandent pourquoi les Français, qui sont leurs partenaires traditionnels,  demeurent absents ?

Confiance dans le savoir-faire français 

Dès lors,  la proximité linguistique, mais également le savoir-faire français sont des éléments  que les entreprises françaises doivent exploiter. Les voitures françaises jouissent ainsi, à l'inverse du désamour hexagonal, d'une solide réputation de ce côté-ci  de la Méditerranée.  De même, les Algériens ont une tendance naturelle à préférer un produit français jugé plus fiable.  Cette confiance  se rencontre également dans les services et la gestion.
La RATP gère ainsi le métro d'Alger et son tramway, Suez, une grande partie de l'alimentation en eau potable d'Alger alors qu'Aéroports de France (ADP) gère l'aéroport de la capitale. L'expertise française ne doit toutefois pas se limiter au domaine industriel.
Le savoir-faire français en matière de tourisme par exemple  pourrait trouver en Algérie une terre vierge où l'investissement pourrait se révéler rentable. Selon l'organisation mondiale du tourisme, l'Algérie est la quatrième destination la plus populaire en Afrique après le Maroc, la Tunisie et l'Afrique du Sud. Le pays a ainsi reçu plus de 2,6 millions de touristes en 2012. même si les trois-quarts étaient des expatriés de retour en Algérie. Un tourisme local pourrait ainsi être parfaitement rentable en attendant un retour au calme dans le Sud algérien au potentiel touristique très fort. Les Algériens voyagent de plus en plus. L'année dernière près d'un million d'Algériens se sont rendus en Tunisie pour les vacances, en grande partie à cause du manque de structures touristiques dans le pays.
 
Un rapprochement entre les deux pays qui pourrait favoriser les affaires
Nommé en 2010, Jean Pierre Raffarin est le représentant de la France pour les questions économiques en Algérie. Il a œuvré pour un rapprochement  entre les deux pays dépassant les passions et facilite désormais les investissements qui tardent à se concrétiser.
La visite du président Hollande en Algérie a par ailleurs permis de débloquer de nombreux dossiers notamment celui de l'installation de l'usine Renault en Algérie qui devrait produire sa première voiture à la fin de cette année.
Les investissements français en Algérie se chiffrent aujourd'hui  à 1,94Md d'euros. En 2013, près de 450 entreprises et entrepreneurs français étaient implantés en Algérie, employant environ 40.000 personnes.
L'amélioration de la conjoncture politique entre les deux pays pourrait ainsi ouvrir davantage les marchés publics locaux aux entreprises françaises. Même si la règle fixant une part majoritaire (51%) pour le partenaire algérien (règle du 49/51) n'a pas été abrogée comme cela était souhaité par de nombreux investisseurs, la France pourrait faire encore de juteuses affaires dans de nombreux domaines.

Un relais de croissance pour les PME françaises

La frilosité qui caractérise l'investissement français en Algérie est de moins en moins justifiée à l'heure où de nombreux pays, disposant de beaucoup moins d'atouts que la France, décrochent des marchés lucratifs. Pourtant l'Algérie est l'un des rares pays avec qui la France possède encore une balance commerciale positive.
Le nouveau plan quinquennal accordera encore une large part à la réalisation d'infrastructures et offrira sans nul doute davantage de facilités aux investisseurs étrangers à l'heure où l'Algérie a  un besoin vital  de diversifier son économie.
L'Algérie pourrait constituer un véritable relais de croissance pour de nombreuses PME, voire TPE en panne de contrats. La définition d'une véritable stratégie en partenariat avec les différents services français d'appui à l'investissement à l'étranger apparaît aujourd'hui nécessaire pour accompagner les entreprises hexagonales dans ce marché prometteur.

La Tribune

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