Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

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Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mercredi 28 novembre 2012

Révision du règlement bancaire Le oui mais..., des économistes


La révision du règlement bancaire, décidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour inciter les banques à financer l’activité économique, a été saluée par des économistes, même si ces derniers estiment que la gestion bureaucratique des banques découle d’une gestion économique désuète. Ainsi, Abdelmalek Serrai, expert en économie, estime qu’il faut revoir la réglementation tout court. « Notre réglementation est trop compliquée, trop bureaucratique, et les spécialistes ont relevé des contradictions. C’est la réglementation qui bloque notre économie, qui gêne nos gestionnaires, des banques, notamment, dans la prise de décision », affirme-t-il. La réglementation liée à l’acte de gestion, indique pour sa part, Abderrahmane Mebtoul, expert également en économie, bloque, en effet, la prise de décision au niveau des banques. « En 2011, nous avions 50 milliards de dollars de surliquidités dans nos banques. Il faut que l’acte de gestion soit dépénalisé pour que ces institutions puissent prendre les décisions sans crainte et n’être plus, par conséquent, de simples guichets administratifs », dit-il, en assurant que les amendements sur la dépénalisation de l’acte de gestion, introduits en 2011, ne sont pas appliqués à ce jour. Le président de l’association des économistes algériens, Saâdane Chebaïki, approuve également la révision du règlement bancaire car, dit-il, « notre système bancaire doit être soulagé de la bureaucratie et doit suivre l’évolution du marché et être à jour de ce qui se passe dans le monde ». Dans le même contexte, l’économiste Mourad Goumiri affirme, toutefois, que le « hic » de l’économie algérienne ne se pose pas au niveau des banques, mais dans le plan de développement. « Certes, il y a des choses à revoir dans les banques. Mais d’un autre côté, les banques internationales sont nombreuses dans notre pays et pourtant, elles ne contribuent qu’à 03% dans l’économie nationale. Pourquoi ? Est-ce la faute de ces banques ? Non, le problème c’est que pour le moment, nous n’avons ni un plan ni une vision économique à moyen terme », constate-t-il. Il faut revoir carrément, selon M. Mebtoul, la politique économique et décider une fois pour toutes si nous sommes dans une économie administrée ou dans une économie de concertation qui permet aux banques et aux entreprises de collaborer en toute quiétude. Mais il ne s’agit pas, seulement, de cela, souligne M. Serrai, la formation qui fait défaut, empêche aussi le développement économique. « Nous avons un problème de formation dans les métiers industriels surtout. 45% des activités industrielles sont dormantes parce qu’il n’y a pas de formation, en manager industriel, notamment. Dans le textile, nous avons besoin de 5 000 employés, spécialisés dans le secteur. Mais ce sera difficile à trouver. Car il n’y a pas de formation spécialisée dans nos écoles », explique-t-il.
Farida Belkhiri
HORIZON

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