Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence

Maison de l'Algérie-Pont d'intelligence
Club "Génération Entrepreneurs" en Algérie

mardi 13 décembre 2011

Laminées par la crise de la zone euro


Les entreprises françaises veulent se renforcer en Algérie
Lyes Mechti

De par l’énorme besoin qu’exprime l’économie algérienne en matière d’équipements, mais aussi de services et de financement devant accompagner les différents projets de relance et d’investissement, le marché algérien semble tout désigné, aux yeux des entreprises européennes, pour être l’alternative par excellence au ralentissement dû à la crise qui commence à toucher l’économie réelle en Europe.


Interrogé lors d’une conférence de presse animée conjointement, hier à Alger, par le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Réda Hamiani et le coprésident du Conseil d’affaires algéro-français du Medef, Jean-Marie Dauger, ce dernier est revenu sur la crise de la dette dans la zone euro en affirmant que «l’économie réelle commence à ressentir les effets préjudiciables de cette crise, bien que celle-ci concerne en premier lieu l’endettement des Etats». Selon lui, les entreprises françaises, qui ont peur de voir leurs profits remis en question ou leurs investissements ralentis, vont certainement se tourner vers les régions économiques présentant des opportunités plus importantes «en raison de leur fort potentiel de croissance».  Même son de cloche du côté d’Ubifrance, l’agence française pour le développement international des entreprises.

Selon l’adjoint du directeur de la mission économique, Jean-Charles Hirondel, «le Maghreb et particulièrement l’Algérie sont aujourd’hui une priorité pour les entreprises françaises». Hier, en marge d’une rencontre entre opérateurs français et algériens, M. Hirondel a déclaré que «les entreprises de l’Hexagone sont plus enclines à prospecter le marché algérien malgré certaines conditions réglementaires, à l’image de la règle des 51/49». L’invité du FCE, M. Dauger, ne manquera pas de souligner, à ce propos, que ces entreprises sont obligées de s’adapter au contexte juridique algérien. Tout en présentant l’Algérie comme étant l’un des pays du Maghreb où il fait bon investir, malgré tout ce qui est dit sur l’environnement des affaires, il fera remarquer que «ce n’est pas aux entreprises de déterminer le cadre dans lequel elles travaillent». Et d’ajouter : «Non seulement elles ne s’en plaignent pas, mais elles l’acceptent et s’en accommodent.»

vendredi 9 décembre 2011


Dr Rachid BENAÏSSA, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, à Liberté

“L’importation ne doit pas mettre en danger la production”

Par : Rabah LARBI


Dans cet entretien, le premier responsable du secteur présente les multiples actions menées par son département pour moderniser l’agriculture algérienne et réaliser des progrès décisifs en matière de sécurité alimentaire. Pour ce faire, une pluie bienfaitrice est enfin tombée là où il faut. Beaucoup de liquide. Pas moins de 1000 milliards de DA pour mieux arroser nos terres.

Liberté : Nous sommes aujourd’hui à mi chemin de ce plan quinquennal 2010/2014, où en est-on en matière de politique agricole ?
Dr Rachid Benaïssa : Il faut savoir que nous nous sommes donné comme objectif d’installer et de faire approprier par les acteurs de la base, des principes, des méthodes et des techniques que porte la Politique de renouveau agricole et rural. À noter que cette prise de conscience, nous la devons à l’année 2008, où la crise alimentaire mondiale avait fait rappeler à beaucoup d’acteurs, la nécessité de monter des programmes pour améliorer notre sécurité alimentaire. C’est aussi valable pour nous que pour tous les autres pays. Dans ce sens, un grand travail de recentrage a été mené et une politique de renouveau agricole a été annoncée par le président de la République en février 2009 lors de la conférence nationale de Biskra. D’ailleurs, cette nouvelle politique a été fort bien accueillie par les agriculteurs, les éleveurs, les industriels et l’ensemble de la population du pays. Ils ont peut-être compris l’esprit du développement durable. Compris le message que le processus est déjà bien engagé. L’appel s’adresse donc à toutes celles et tous ceux, notamment jeunes, qui peuvent anticiper et comprendre que l’avenir est dans le rural. 

Et qu’en est-il de la question du foncier agricole qui a souvent posé problème dans un passé récent ?
Aujourd’hui, nous pouvons dire à propos du foncier agricole, qu’il y a une bien meilleure visibilité. Nous avons effectivement abordé cette épineuse question et nous avons à cet effet adopté la loi d’août 2010. Mais, avant cela, elle avait été précédée par la loi portant sur l’orientation agricole promulguée en août 2008. Actuellement, les opérations de régularisation suivent leur cours normal. Néanmoins, il fallait régler un autre problème de fond, celui lié à la relation entre les différents acteurs des secteurs de l’agriculture et de l’industrie. Dans ce sens, il a fallu créer les conseils interprofessionnels par filières, rapprocher les industriels des agriculteurs, demander aux industriels de jouer le rôle de moteur, de développement et de modernisation de l’agriculture et enfin, on a demandé également aux industriels de privilégier la production nationale. 
Sur un tout autre plan, nous avons dégagé un large dispositif de soutien financier. Il s’agit d’une série de crédits sans intérêts, auprès de la Badr, tels que le crédit Rfig, le crédit Etahadi, les crédits fédératifs d’investissement, qui ont permis de faire aboutir des systèmes de régulation. Résultat, la bonne visibilité de la politique agricole, le discours cohérent et les méthodes appropriées, ont commencé à donner leurs premiers effets. Aussi, on se devait de passer à un autre niveau. Faire évoluer le milieu rural. Ce qui nous a naturellement amené à la construction du renouveau rural en montant des petits projets appelés “projets de proximité et de développement rural intégré” avec la participation des populations. Ce sont des opérations de mise en synergie des différents secteurs au niveau de la base, autour d’un objectif commun, pour agriculteurs et non agriculteurs. 

Et quel a été le rôle des chambres d’agriculture ? 

Justement, toutes ces actions devaient être complétées par l’organisation de tous les acteurs pour une efficiente distribution des outils et la diffusion de l’information. Donc, il y eu en amont, un travail en profondeur pour rénover les chambres d’agriculture qui sont le réceptacle de l’ensemble de la politique du secteur et le lieu de diffusion par excellence des informations. À cet effet, l’année 2011 a été consacrée aux consultations à la base pour se couronner avec l’élection et l’installation officielle d’un nouveau conseil d’administration et d’un nouveau président de la Chambre nationale d’agriculture, il y a à peine quelques jours, à savoir, le 20 novembre dernier. Et je tiens à relever l’admirable esprit démocratique qui a prévalu pendant tout ce cheminement. Et la même démarche est en train d’être menée au niveau de la mutualité agricole. Tous ces édifices, confortés par leur base, constitueront un nouveau souffle pour tous les acteurs du secteur qui y trouveront leurs espaces d’expression, aussi bien, au niveau local, régional, que national. 

Quelle place occupe la formation dans cette nouvelle politique ?

Dès le moment où on a commencé à faire le recentrage, que la visibilité sectorielle était meilleure, que l’organisation a commencé à se mettre en place, s’est tout de suite posée à nous la question fondamentale, à savoir : quelles sont les capacités techniques de ces acteurs? Ainsi, pour joindre l’acte à la parole, nous avons lancé un ambitieux programme intitulé “Programme de renforcement des capacités humaines et d’assistance technique” en octobre 2010. Il s’adresse à toute personne qui souhaite s’impliquer autour de ces questions. Bien entendu, on est conscient qu’il y a un grand travail à faire, des lacunes énormes à combler et un retard immense à rattraper. Ce défi demeure incontournable, certes, mais pas insurmontable. Avec une politique idoine, le temps et la volonté, la modernisation de l’agriculture sera une réalité en Algérie. En tout cas, l’espoir est permis, lorsqu’on voit émerger des acteurs de plus en plus jeunes, mieux formés et déterminés à aller jusqu’au bout de leur rêve. Toutes ces actions, mises en complément, les unes devant les autres, nous laissent croire, qu’à mi-chemin du quinquennat, l’esprit du renouveau est en train de donner ses premiers bourgeons. 

Comment sont perçus tous ces changements au niveau des anciens du domaine ? 
Vous savez, sans fausse modestie, je dois reconnaître qu’un grand pas a été réalisé. Pendant ces 3 dernières années, on a répondu favorablement à des questions demeurées pendantes depuis l’indépendance du pays. Donc, on ne peut, en tant qu’acteur qu’être totalement mobilisé. Quand la politique est bien définie, que la transparence est là, que les outils sont discutés à la base, souvent de bas en haut, il n’y a guère de place, sinon très peu aux dérives. Il faut savoir que lorsqu’on parle de l’agriculture et du développement durable, on s’adresse à près de la moitié de la population, mais quand on parle de l’alimentation, on parle de toute la population algérienne. D’où la nécessité absolue d’améliorer nos moyens de communication et notre relation avec tous ceux qui seraient susceptibles d’apporter un plus. “Les plus méritants ont atteints l’an dernier 85 quintaux à l’hectare”
Entre tous les acteurs, nous sommes en train de créer un système d’émulation, très sain. Il s’agit entre autres, de clubs pour les plus performants. Un club 50 pour la céréaliculture, c'est-à-dire, chaque année, tous ceux qui font 50 quintaux à l’hectare et plus, sont montrés comme des leaders. Les plus méritants ont atteint l’an dernier 85 quintaux à l’hectare. Je rappelle que la moyenne nationale est de 17 et demi, environ. On a également instauré le prix de la meilleure commune. Dix communes ont été honorées l’an dernier ici même au ministère pour les efforts menés et leurs spécificités. 

Quel est aujourd’hui l’état de la relation de votre secteur avec les différents opérateurs de produits agricoles et agroalimentaires ? 
Nous avons dit aux opérateurs industriels, dans le sens le plus large, intéressez- vous et mettez toutes vos forces, vos connaissances, votre technologie, votre capacité de manager, dans l’intérêt de la production nationale. Votre raison d’être, c’est celle-là ! Même votre pérennité dépendra de l’intérêt de la production nationale. Pourquoi, parce que les prix, au niveau international, sont tellement volatiles qu’un jour ou l’autre, il sera impossible d’importer quoi que ce soit. Donc, la meilleure manière d’assure une durabilité, c’est de s’intéresser à la production nationale. Ça va certainement demander beaucoup d’efforts et de sacrifices, mais, nous sommes là pour les accompagner. Pour ce faire et afin de renforcer cette connexion, des espaces appropriés ont été créés. Quant à l’importation, elle est là, son activité est nécessaire dans certains cas, mais elle ne doit pas mettre en danger la production nationale. En fait, c’est juste une question d’équilibre qu’il va falloir respecter. 

À propos justement de génétique, qu’en est-il du programme des semences ?

Nous avons au niveau de nos différents instituts, un programme national de la protection et du développement des ressources génétiques, animales et végétales. Bien entendu, dans ce processus, l’utilisation des semences certifiées, contrôlées et reproduites occupe une place importante. C’est un mouvement déjà bien engagé et beaucoup de travaux de fond sont régulièrement effectués par nos chercheurs et techniciens de haut niveau, soutenus par des formations de perfectionnement, des échanges avec des structures internationales spécialisées, et tout cela, dans le but de maîtriser ces ressources génétiques, en améliorer les semences et les protéger contre leur disparition. L’Algérie dispose aujourd’hui de bon nombre de variétés de semences homologuées, dont une partie est parfaitement adaptée à notre climat. 
R. L.

Présidée par Jean-Marie DAUGER, Directeur Général Adjoint de GDF-SUEZ

Une délégation du Medef à Alger du 11 au 13 décembre

Par : Meziane Rabhi
Medef International organise, du dimanche 11 au mardi 13 décembre 2011, une délégation de chefs d’entreprise en Algérie, présidée par Jean-Marie Dauger, président du Conseil de chefs d’entreprise France-Algérie et directeur général adjoint de GDF Suez. “La France, qui demeure le premier partenaire économique en Algérie avec 15% de part de marché, dispose dans le pays de son troisième marché pour ses exportations hors pays de l’OCDE en termes de valeur, avec plus de 5 milliards d’euros de ventes pour l’année 2010”, indique Thierry Courtaigne, vice-président et directeur général de Medef International, relevant, toutefois, “la lente érosion de la présence française qui est principalement due au renforcement des positions chinoises ou italiennes”.
Dans un contexte régional en mutation, l’Algérie est également sur la voie des réformes politiques. M. Courtaigne rappelle qu’avec un plan de relance de l’économie estimé à 285 milliards de dollars, l’Algérie va poursuivre le développement de ses grands projets d’infrastructures, de développement des énergies renouvelables et le soutien en matière de logements publics (construction de 2 millions de logements).
Le gouvernement prévoit environ 130 milliards de dollars pour l’achèvement des projets en cours et 155 milliards de dollars pour le lancement de nouveaux projets. Tous les secteurs sont concernés par cette délégation. “Il apparaît donc particulièrement important dans ce contexte d’organiser cette délégation en Algérie afin de rencontrer les principaux décideurs publics et privés, de prendre connaissance des réformes décidées et en projet et de souligner auprès de nos partenaires algériens toute notre détermination à continuer à participer au développement économique du pays dans de bonnes conditions”, souligne le directeur général du Medef International.
Dans un projet de programme, le Medef annonce une rencontre, lundi 12 décembre, avec le Forum des chefs d’entreprise sur, entre autres, l’environnement des affaires et ses conditions d’exercice (régime des importations et des investissements, transferts des devises, taxes, redevances et royalties, système bancaire, contraintes administratives, l’accès au foncier industriel/bureaux) ; l’investissement et sous-traitance en Algérie (témoignages d’entreprises françaises et algériennes).
Les marchés publics (prise en compte des transferts de technologie, actions de formation, création d’emploi local, comment gérer la “préférence nationale”) et enfin les questions relatives au financement de l’investissement et de l’activité (crédits bancaires, fonds d’investissement, capital-risque, leasing, garanties).
La délégation du Medef International prévoit également des rencontres avec les ministres des Finances, de l’Industrie et du Commerce, ainsi qu’avec le gouverneur de la Banque d’Algérie. Après avoir chuté de 6% au premier semestre 2010, les exportations françaises à destination de l’Algérie sont reparties à la hausse sur les 6 premiers mois de l’année 2011 (+8,6%) pour s’établir à 2,82 milliards d’euros (contre 2,596 milliards l’année dernière à la même époque).
Mis à part les céréales, les légumineuses et les oléagineux ainsi que les produits laitiers et les fromages, qui ont enregistré des progressions importantes à la faveur de la hausse des cours internationaux (respectivement +149,2% à 805 millions d’euros et + 28,5% à 64 millions), les autres principaux postes d’exportation traditionnels de la France vers l’Algérie ont été marqués soit par une relative stagnation (véhicules automobiles : +3% à 338 millions), soit par une baisse prononcée (préparations pharmaceutiques : -15,9% à 232 millions d’euros ; produits de raffinage du pétrole : -39,8% à 52 millions).
L’Algérie demeure le troisième client de la France hors OCDE (derrière la Chine et la Russie). Destinataire de 37% des exportations françaises vers la zone Maghreb-égypte et de 20% vers l’Afrique. La visite de la délégation du Medef intervient dans un climat beaucoup plus apaisé qu’en 2009.
M. R.

Brevets d'invention

745 demandes déposées auprès de l'Inapi en 2011




Sept cent quarante-cinq demandes de brevets d'invention ont été déposées auprès de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi) durant les dix premiers mois de l'année 2011, a indiqué hier un responsable de l'institut.  
À fin octobre dernier, l'Inapi “a enregistré 80 dépôts de demandes classiques (valables à l'échelle nationale) de résidents, 23 demandes de non-résidents et 642 demandes internationales, soit un total de 745 demandes”, a expliqué le directeur des brevets au sein de l'institut, M. Mohamed-Amine Hadjouti, lors d'une conférence en marge du 1er Salon national de l'innovation industrielle. L'institut prévoit pour l'année 2011 une légère baisse du nombre des brevets par rapport à 2010 qui a enregistré 806 demandes.
M. Hadjouti explique cette baisse par l'augmentation des droits de dépôt à l'international PCT (Patent Cooperation Treaty), suite à la révision, en 2010, des taxes relatives aux demandes de brevets par les instances internationales concernées.
L'Inapi a enregistré 642 demandes internationales PCT administrées par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), durant les dix premiers mois de 2011, contre 692 en 2010, précise M. Hadjouti. 
“Depuis l'adhésion de l'Algérie au traité de coopération en matière de brevets, l'Inapi a enregistré 59 brevets entrant en phase internationale”, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la durée de traitement des demandes de brevets d'invention déposés en 2010 a dépassé la durée réglementaire de 12 mois, mais les demandeurs peuvent obtenir leur brevet à partir du mois de janvier 2012, selon ce même responsable.